Idée de sortie. 135 oeuvres inédites du Palais des Beaux-Arts de Lille présentées pour l'exposition "Où sont les femmes ?"

Du vendredi 20 octobre 2023 au 11 mars 2024, le Palais des Beaux-Arts de Lille enquête sur la condition des femmes artistes du XVIIe au XXIe siècle en dépoussiérant 135 oeuvres de leur collection, pour la plupart encore jamais exposées.

Camille Claudel, Rosa Bonheur, Sonia Delaunay... La liste des artistes femmes connues du grand public est courte. Trop courte. Au fil des siècles nombreuses sont les femmes peintres, sculptrices, performeuses ou céramistes aux œuvres oubliées, vouées à rester dans les réserves des musées.

C'est pour donner la part belle à ces artistes sorties de l'histoire que le Palais des Beaux-Arts de Lille a constitué une collection temporaire, accessible du 20 octobre 2023 au 11 mars 2024, intitulée Où sont les femmes ?

Une expo-enquête

"Même avec une formation d'historienne de l'art, la plupart des artistes m'étaient inconnues", reconnaît Camille Belvèze, conservatrice du patrimoine et doctorante en Histoire de l'Art, avant de préciser : "Pourtant, certaines ont eu une véritable reconnaissance de leur vivant. Elles pouvaient même vivre de leur travail."

Alors pour remettre leurs créations en lumière, les conservatrices se sont interrogées sur leur formation, leurs fréquentations, leurs mentors, sur la provenance de leurs œuvres (comment ont-elles rejoint la collection du Palais des Beaux-Arts ?)... Un travail d'archives minutieux proche de l'enquête historique. "On voulait à la fois les réintégrer dans l'histoire de l'art mais aussi questionner la raison pour laquelle elles en étaient absentes."

135 œuvres à (re)découvrir

Sur les 60 000 œuvres que possède le Palais des Beaux-Arts de Lille, aussi bien dans ses réserves que dans ses collections permanentes, 135 ont été réalisées par des artistes identifiées comme des femmes. "Mais ces chiffres sont à prendre avec un peu de pincettes", mentionne Alice Fleury, directrice des collections du Palais des Beaux-Arts de Lille. "Puisque jusqu'à la Renaissance on ne connaissait pas le sexe des artistes... On souhaite qu'à l'issue de cette exposition un certain nombre de ces œuvres puisse rejoindre le parcours permanent."

Des thématiques restreintes

"Avec cette exposition on a vraiment souhaité sortir de la rhétorique de la pionnière, de l'héroïne, de la femme exceptionnelle à laquelle on projette souvent un engagement féministe." Une exposition qui n'entre pas dans la lignée du Portrait de la jeune fille en feu donc, mais qui cherche plutôt à montrer un large panel de femmes artistes, en transcendant époques et moyens d'expression.

Par exemple, Camille Belvèze explique que depuis le 17e siècle, en raison d'une pression sociétale, les femmes ont eu pour habitude d'être cantonnées à des sujets comme la peinture de fleurs ou à des techniques nécessitant de la minutie, de la grâce... "Autant de qualités qui étaient naturellement perçues comme féminines." Une "espèce de déterminisme" selon la doctorante, qui expliquerait en partie le fait que certaines artistes aient été oubliées avec le temps, car écartées des thématiques plus "prestigieuses".

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