Au 1er jour du procès de David Ramault, accusé d’avoir violé et tué Angélique Six en avril 2018 à Wambrechies, l’homme de 48 ans n’a contesté aucun des chefs d’accusation à son encontre. La famille de la jeune fille, présente dans la salle, s’est installée au premier rang avec une photo d’Angélique.
Mains jointes et tête baissée, David Ramault écoute difficilement le rappel des faits effectué par la présidente Sylvie Karas et s’essuie à plusieurs reprises les yeux. Lorsqu’il est invité à se lever pour donner sa version des faits à la Cour, l’homme de 48 ans, gilet noir, jean et baskets blanches, entame le récit de la journée du mercredi 25 avril 2018.
D’une voix calme mais mal assurée, il débute. "J’ai eu une excitation soudaine. J’ai pensé à rien d’autre. Je l’ai amenée chez moi pour commettre des faits de viol". Lesquels, demande la présidente. "Je lui a fait faire une fellation, j’ai essayé d’introduire mes doigts dans ses parties intimes. Elle a repoussé ma main en disant que ça faisait mal, j’ai pas insisté. J’ai paniqué. Je l’ai tuée".
Etouffée avec son pantalon
Elle, c’est Angélique, 12 ans à l’époque des faits. Une adolescente qui jouait dans un parc du quartier de l’Aggripin à Wambrechies cet après-midi du mercredi 25 avril lorsqu’elle a suivi David Ramault chez lui, un ancien voisin qu’elle connaissait. Ce chauffeur de bus dans la métropole lilloise, père de deux enfants, a avoué devant la cour d’assises du Nord avoir ensuite violé et tué la petite fille. Comment ? "En l’étouffant avec son pantalon".
"J’ai vomi tout ce que j’ai pu vomir et j’ai nettoyé la scène du crime. J’ai écrit deux lettres : une à ma femme et une à mes enfants pour leur expliquer ce que j’avais fait à l’époque. Je savais que j’allais avouer, soit à ma femme soit aux policiers".
David Ramault, déjà condamné pour des faits de viol en 1996, explique ensuite s’être débarrassé du portable d’Angélique, avoir mis son corps dans une valise, avoir acheté une pelle et être parti "au hasard". Arrivé dans un bois de Quesnoy-sur-Deûle, Ramault raconte avoir caché le corps sous des ronces et être rentré chez lui. "J’ai vomi tout ce que j’ai pu vomir et j’ai nettoyé la scène du crime. J’ai écrit deux lettres : une à ma femme et une à mes enfants pour leur expliquer ce que j’avais fait à l’époque. Je savais que j’allais avouer, soit à ma femme soit aux policiers".
Sylvie Karas, présidente, a ensuite relu les trois chefs d’accusation contre l’homme de 48 ans :
- Enlèvement et séquestration pour préparer ou faciliter un crime,
- Viol commis sur mineur de 15 ans en récidive,
- Meurtre d’un mineur de 15 ans.
A la question de savoir s’il contestait l’un ou plusieurs des chefs d’accusation, David Ramault a répondu : "non, aucun".
Une photo d’Angélique installée au premier rang
Dans la salle A de la cour d’assises du Nord, la famille d’Angélique est présente, au premier rang. Corinne Guillier, sa maman, tient dans ses mains le portrait de sa fille. A sa gauche, Frédéric Six, son papa. A sa droite, Anaïs, sa grande sœur qui ne peut retenir ses larmes lorsque l’accusé arrive dans le box.
Ouverture du procès de David Ramault, accusé du viol et du meurtre d’Angélique Six, 13 ans, en avril 2018 à #Wambrechies, devant la cour d’assises de Douai. Sa maman tient un portrait de l’adolescente dans ses mains. @F3nord pic.twitter.com/BkU3Tsi6vM
— Martin Vanlaton (@mvanlaton) November 16, 2021
Au début de cette première journée, les jurés ont été appelés les uns après les autres. Mais l’audience a été suspendue quelques minutes lorsque Frédéric Six, père d’Angélique, a fait un malaise avant de reprendre ses esprits.
Maître Eric Demey, avocat de la défense, a usé de ses quatre pouvoirs de récusation. Tout comme Carole Etienne, Procureure de la république de Lille et avocate générale à la cour d’assises de Douai pour la première fois depuis sa nomination en février 2020. Parmi les six jurés nommés, quatre hommes et deux femmes.
Le procès va durer quatre jours et le verdict est attendu ce vendredi 19 novembre. David Ramault, placé à l’isolement à la maison d’arrêt de Sequedin depuis le 30 avril 2018, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.