Des agents de la maison de retraite la Colombe à Roncq (Nord) ont capturé des images dégradantes d'une résidente durant le week-end de Pâques, avant de les partager sur des groupes de discussion privés.
Que s’est-il passé derrière les murs de la maison de retraite la Colombe, à Roncq ? Un Ehpad de la métropole lilloise qui accueille 85 résidents, et dont "on n’entendait pas parler en mal", nous explique-t-on.
Jusqu’à cette information, révélée par nos confrères de la Voix du Nord : dix agents ont été mis à pied après avoir diffusé des images dégradantes d’une résidente dans une conversation privée.
Une information qui nous a depuis été confirmée. Ces images auraient été tournées durant le week-end de Pâques, au sein de l’établissement pour personnes âgées dépendantes. Impossible d’en connaître le contenu, car celles-ci ont été échangées sur des fils de discussion privés et n’ont semble-t-il pas été postées sur les réseaux sociaux.
Dix agents mis à pied
Contacté, le député Renaissance de la circonscription et ancien maire de Roncq s’exprime. "Ce n’est pas anodin d’utiliser son téléphone portable pour prendre une photo ou en vidéo une personne qui ne peut pas s’exprimer, explique Vincent Ledoux, avant de résumer la teneur des images sans entrer dans les détails. Il y a eu des échanges internes sur des réseaux sociaux instrumentalisant une résidente extrêmement vulnérable".
Des mesures adaptées ont été prises immédiatement en écartant du terrain tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans cette affaire.
Vincent Ledoux, député Renaissance du Nord
La réaction de la directrice, qui occupe le premier poste de sa carrière dans cette maison de retraite, est saluée par l’élu.
"Des mesures adaptées ont été prises immédiatement en écartant du terrain tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans cette affaire. Avant d’ajouter. Cela fait beaucoup d’agents certes, mais c’était la meilleure chose à faire de les suspendre à titre conservatoire et de ne plus les mettre en contact du public". Sollicitée, la directrice de la maison de retraite la Colombe n’a pas souhaité s’exprimer.
Une enquête ouverte par l‘Agence Régionale de Santé
Parallèlement, les familles des résidents ont été informées de la réalité des faits, tout comme le procureur, le préfet, le département - qui finance le personnel et l’établissement - ainsi que l’ARS.
L’Agence Régionale de Santé des hauts de France qui a ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités de chacun et prendre des sanctions définitives en conséquence. "Je plaide pour des sanctions exemplaires si les faits sont avérés, indique de son côté le député Ledoux. Ça nécessite réparation pour les victimes et il faut aussi montrer l’exemple".
Les dix agents mis à pied à titre conservatoire patientent donc pour connaître la sanction qui sera appliquée. Pour autant, la vie à l’Ehpad se poursuit, avec un dévouement de la grande majorité des soignants salué par l’élu. "C’est un bel établissement avec une envie de bien faire au quotidien, la grande majorité des agents sont merveilleux", rappelle-t-il.