Lesquin : pourquoi le vol en soufflerie est un sport qui a le vent en poupe

La région accueuillait la semaine dernière les championnats du monde de la discipline.

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"C'est un sport à part entière qui demande une bonne coordination et une grande capacité physique": le vol en soufflerie, petit frère de la chute libre, connaît un fort développement depuis quelques années en France, qui accueillait les Championnats du monde la semaine dernière.

Avec une vingtaine d'établissements dans le pays, dont cinq fixes et une quinzaine mobiles, de taille plus modeste, la pratique commence à se démocratiser. Et plusieurs autres souffleries sont en projet ou déjà en cours de construction. A Lesquin, à deux pas de l'aéroport de Lille, le bâtiment de Weembi et ses 21 mètres de haut se repère de loin. Cette soufflerie est unique en France par la dimension de son tube. Le vent, lui, souffle jusqu'à 300 km/h.

"On a voulu créer une soufflerie avec une vraie dimension sportive, où les champions pourraient venir s'entraîner. On a donc choisi un tube avec un diamètre de 17 pieds car il permet d'évoluer à 8 dedans. Les autres souffleries ont des diamètres de 12 à 14 pieds", explique Aurélien Cabezon, le PDG de Weembi.

Jusqu'à samedi, l'établissement lillois était au centre de la petite planète du vol en soufflerie, également appelé +chute libre indoor+, puisqu'il accueillait la troisième édition des Championnats du monde, forte de près de 300 compétiteurs venus de 31 pays.
 

 

"Encore tout à créer"


La discipline, très visuelle, offre un ballet aérien magnifique, à un ou plusieurs en même temps, où les figures s'enchaînent à une vitesse folle et parfois en musique. "Cette compétition est l'occasion de faire connaître ce sport. On veut que ça se développe encore plus. On a encore tout à créer sur les méthodes entraînement en soufflerie. On a notamment mis en place un Certificat de Qualification Professionnelle, pour encadrer la formation des moniteurs" détaille Jean-Michel Poulet, directeur technique national de la Fédération française de parachutisme (FFP).

La FFP, qui n'est pas propriétaire d'une soufflerie, passe donc des conventions avec les établissements afin d'obtenir des tarifs préférentiels pour permettre aux sportifs de s'entraîner. "Je m'entraîne en Espagne, à raison de deux ou trois jours toutes les deux semaines, en attendant que la soufflerie de Bordeaux ouvre. A terme, j'aimerais devenir professionnel", annonce Mateo Limnaios, 15 ans, qui concourt dans trois épreuves jusqu'à samedi.

L'adolescent, qui a commencé ce sport a 8 ans, vient d'essayer la chute libre, possible à partir de 15 ans seulement: "J'aime beaucoup les deux. Je prefère les sensations dehors car on se sent plus libre. Mais en soufflerie, ça permet de mieux travailler et de progresser plus vite", juge-t-il.
 

Un sport mixte


Si certains concurrents des Mondiaux sont professionnels, comme les Américains, les Belges ou les Qataris, les Français ne le sont pas encore, mais parviennent pourtant à rivaliser. "Nous on a un travail à côté, on est une équipe amateur. Même si on a des contrats spéciaux pour pouvoir s'entraîner, ces entraînements restent occasionnels, une fois toutes les deux semaines. C'est une fierté d'arriver à concurrencer des équipes professionnelles", souligne Sophia Pecout, 31 ans, membre de l'équipe de France de vol relatif à quatre (VR 4).

Son équipe est la première mixte au monde à être composée équitablement: deux filles et deux garçons. "C'est une fierté car on arrive à être dans le Top 3 mondial. C'est une force, on est en train de montrer qu'avoir deux filles dans l'équipe ça apporte vraiment quelque chose. C'est une plus-value, et dans un milieu qui reste encore un peu macho, c'est toujours bon de montrer ça", sourit Sophia Pecout, qui travaille comme acheteuse dans l'électronique à Paris.

La mixité est aussi une des particularités du vol en soufflerie, qui a postulé, sans succès, pour Paris-2024. Certaines épreuves, comme le freestyle, voient des femmes se mesurer aux hommes. "Quand les hommes et les femmes volent ensemble, ça fait un bel équilibre", conclut M. Cabezon.

 
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