Le tribunal administratif de Lille a suspendu hier la délibération de la Métropole européenne de Lille qui déclarait que le projet de réaménagement de la friche Saint-Sauveur était d'intérêt général.
Dernier rebondissement dans le projet de réaménagement de la friche Saint-Sauveur. Vendredi matin, le tribunal administratif a suspendu la délibération de la Métropole européenne du 15 juin 2018 qui soutenait que le projet Saint-Sauveur était "d'intérêt général".
Deux associations de défense de l'environnement, l'association pour la suppression des pollutions industrielles et P.A.R.C Saint-Sauveur, avaient décidé d'attaquer cette délibération en justice. Et le tribunal administratif leur a donné raison.
Quelles incidences sur la qualité de l'air ?
Le juge des référé a estimé que "l'étude d'impact comporte des insuffisances quant aux incidences du projet sur la qualité de l'air." Et pour le juge, ces incertitudes "ont pu nuire à l'information complète de la population." Il a décidé de suspendre la délibération d'intérêt général, et donc de donner un coup d'arrêt au projet.
Le projet, qui prévoit notamment la création d'une piscine olympique, cristallise les divisions depuis des mois. Pour ses opposants, notamment la France insoumise (FI) et Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), le projet prévoit trop de logements et pas assez d'espaces verts, dans une ville où la verdure manque déjà cruellement. Ils se sont donc félicités de la décision du juge, estimant qu'il s'agissait là d'une première victoire, tout en appelant à une "refonte totale" du projet.
Projet Saint-Sauveur : première victoire en référé au tribunal administratif p... https://t.co/1SJKzJSUJM #Air #Urbanisme #Biodiversité
— Nord Ecologie Conseil (@EcologieNord) 6 octobre 2018
Lille toujours candidate pour la Capitale verte européenne
Ironie du sort, cette décision, qui pointe du doigt l'impact environnemental du projet, intervient une semaine après que Martine Aubry, a confirmé sa volonté de candidater au titre de Capitale verte européenne en 2021. Un paradoxe qui agace d'autant plus les opposants au projet de réaménagement de la friche que la maire de Lille les a incités à aller "habiter ailleurs" s'ils voulaient de la verdure.