Des condamnations qui ont suivi les réquisitions du Parquet.
Deux activistes antispécistes ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Lille respectivement à dix et six mois de prison ferme pour avoir dégradé ou incendié des boucheries, restaurants ou commerces des Hauts-de-France.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l'encontre de Cyrile, 23 ans, et Mathilde, 29 ans. Le couple était poursuivi pour une quinzaine de faits au total, dont des tags, bris de vitrines et plusieurs dégradations par incendie dans des communes du Nord et du Pas-de-Calais entre novembre 2018
et février 2019.
Lors du procès, présenté par des avocats des parties civiles comme le premier du genre, Cyrile et Mathilde, qui n'ont jamais été condamnés en justice auparavant, avaient reconnu la plupart des faits. Ils ont dit avoir participé à des expéditions nocturnes lors desquelles ils brisaient les vitrines, peinturaient ou taguaient les devantures de ces entreprises associées au commerce de viande ou de fourrure avec des expressions comme "Stop spécisme", "Assassins" ou encore "Leur peau, pas la vôtre".
"Choquant !"
Des condamnations bien trop légères pour Laurent Rigaud, Président de la Fédération des bouchers du Nord, partie civile pour les entreprises touchées: « Nous ne comprenons pas la décision, écrit-il dans un communiqué. On nous indique que 10 ans de prison peuvent être requis, et des peines minimes sont demandées. Nous ne sommes pas habitués au fonctionnement de la justice. On entend que le profil des prévenus intervient (pas de casier judiciaire et des regrets exprimés), mais incontestablement les peines demandées ne sont pas à la hauteur des faits, pour nous cet écart est choquant ! ».
Deux autres prévenues, une femme soupçonnée de complicité dans plusieurs des faits reprochés et une autre, accusée d'avoir participé à l'un des faits, ont été condamnées à six mois d'emprisonnement avec sursis. Le tribunal a également ordonné l'indemnisation des victimes pour les préjudices subis, à hauteur de plusieurs milliers d'euros.
Depuis mi-2018, plusieurs commerces alimentaires, dont des boucheries ou des poissonneries, ont été vandalisés dans la métropole lilloise par des activistes de la cause animale refusant la hiérarchisation entre espèces.