Ils sont jugés depuis mardi après-midi pour une série de dégradations, allant jusqu'à l'incendie volontaire d'un restaurant à Roubaix.
Deux militants antispécistes ont comparu mardi 19 mars à devant le tribunal de grande instance de Lille, qui a requis contre eux plusieurs mois de prison ferme : Cyrile, médiateur social de 23 ans et Mathilde, auxiliaire de puériculture de 29 ans, sont jugés pour une quinzaine de dégradations de commerces, allant jusqu'à l'incendie volontaire.
Les faits qui leur sont reprochés s'étalaient sur plusieurs mois, de la métropole de Lille (Comtesse Du Barry et Max Mara à Lille, Le Fer à cheval à Roubaix) jusque dans le Dunkerquois ou dans le Pas-de-Calais (à Norrent-Fontes et à Saint-Pol-sur-Ternoise).
Interpellés le 7 février avec trois autres personnes, les deux suspects avaient été placés en détention provisoire avant d'être remis en liberté le 12 mars dernier. Ils sont donc restés un mois en prison, le ministère public ayant considéré qu'il y avait "un risque fort de réitération."
Appelés à la barre, les prévenus ont reconnu la plupart des faits et indiqué avoir participé à des expéditions nocturnes en voiture, brisant des vitrines avec des pavés, des pierre ou un marteau, et dégradaient les commerces avec de la peinture ou des tags.
"Je voulais faire entendre et rendre visible la voix des antispécistes et, à aucun moment, il n'y a eu de volonté d'atteinte à l'intégrité de personnes (...) Pour nous, il s'agissait de dégradations uniquement matérielles", a déclaré, la voix tremblante, Mathilde qui assurait n'avoir "pas vraiment pris conscience" de la gravité des faits.
"On prenait quelques précautions" pour "ne blesser personne" et "je croyais que cela suffisait", a indiqué Cyrile, disant "regretter profondément tout ce qui s'est passé" et affirmant ne pas avoir "réellement prémédité" le déroulement des événements.
Le parquet a également requis cinq et six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pour deux autres prévenues: une femme accusée de complicité dans plusieurs des faits qui étaient reprochés et une autre qui est soupçonnée d'avoir participé à l'un des faits.
Le jugement est attendu le 8 avril.