Lille-Hardelot 2023. Une édition pour rendre hommage à Philippe Crépel, décédé en février, et son fils Marc

Cette année, 5430 participants étaient inscrits à Lille-Hardelot, contre 8500 en 2022. Les inscriptions étaient limitées pour que la course ait lieu malgré tout, après le décès de Philippe Crépel, l'organisateur historique qui a marqué le monde du cyclisme. Au départ de la course ce matin, les hommages pleuvent.

Ce Lille-Hardelot 2023, mardi 11 juin, a un goût particulier. D'abord, celui du souvenir. Car en février dernier, Philippe Crépel, malade depuis plusieurs années, s'éteignait quelques semaines seulement après la mort de son fils, Marc.

Mais cette journée a aussi un goût d'hommage pour faire perdurer la mémoire de ce grand cycliste et directeur sportif, connu pour avoir relancé ce classique cyclotouriste en 2012. 

"C'était sa volonté qu'on partageait quelques mois avant sa disparition tragique"

Pour ses proches et les organisateurs, cette édition devait tout de même avoir lieu pour poursuivre ce que Philippe Crépel avait mis en place. "C'était sa volonté, qu'on partageait quelques mois avant sa disparition tragique", souligne Dominique Persyn, coordinateur de Lille-Hardelot, au départ de la course, ce matin. 

L'organisation de cette édition est aussi dûe au "soutien indéfectible de partenaires, de liens qu'avait tissés Philippe au fil des années, qui nous ont terriblement encouragé et qui a fait qu'on a remis les chaussures dans les cale-pieds."

Il décrit son ami comme une personne ayant "des valeurs", qui "aimait l'esprit du vélo", et évidemment, "il aimait la région et il aimait les gens".

Il y a des milliers de participants, c'est aujourd'hui une épreuve majeure, un moment majeur de la région et il nous semblait difficile de ne pas continuer à faire partager le plaisir à tous les participants.

Dominique Persyn, coordinateur Lille-Hardelot

Dominique Persyn constate d'ailleurs qu'au départ de la course, il y a tous types de profils : "vous avez de tout, vous avez des gens qui veulent faire un temps, et puis vous avez des gens qui disent, du moment qu'on y arrive, ça va aller. C'est ça, le secret de Philippe."

"Lille-Hardelot, c'est Philippe"

De son côté, le coureur cycliste professionnel Cédric Vasseur voit en cette cyclocourse une façon de "rendre hommage à Philippe Crépel, à Marc, à toute sa famille". A ses yeux, comme pour beaucoup d'autres, "Lille-Hardelot, c'est Philippe, c'est le vélo comme on l'aime, c'est la région, le soleil, l'envie de pédaler".

Il pense également que Philippe Crépel aurait voulu que "cette édition soit joyeuse, donc on est là pour prendre du plaisir, pour penser aussi à lui sur ces 160 km. Et il y a beaucoup de gens qui sont ici pour pédaler entre collègues de travail, entre amis, c'est un esprit de convivialité, à l'image de Philippe Crépel". 

Il tire d'ailleurs un "grand coup de chapeau à l'organisation", notamment à Laurent Crépel et Xavier Lesage, "qui ont repris la présidence parce que ce n'était pas évident, on en avait vraiment gros sur le coeur. Mais je pense que sans Lille-Hardelot cette année, c'était voir partir Philippe une deuxième fois".

"Là, au moins, il est dans nos coeurs, on pédale pour lui", conclut Cédric Vasseur en ajoutant :  "maintenant, l'important, c'est de se retrouver ici, devant Lille Grand-Palais, pour les prochaines éditions", 

"On est dans le quartier de la famille Crépel"

Toujours au départ de la course, le coureur cycliste Richard Virenque est clair : "ici, on est dans le quartier de la famille Crépel. Marc et Philippe nous ont quittés, c'était des amis, des personnes qu'on appréciait beaucoup et qui oeuvraient beaucoup dans le monde du vélo depuis des années". 

Il était donc "normal" pour lui d'être présent "en leur mémoire aujourd'hui pour faire cette épreuve sous le soleil, ça va être une belle journée". Lui aussi décrit "un esprit convivial, familial" et note: "ce n'est pas vraiment la course, c'est un défi pour chacun. Chacun part à l'heure qu'il veut et va faire un peu plus de 150 kilomètres".

"C'est un beau défi personnel pour beaucoup de personnes", conclut-il. Un défi auquel Philippe Crépel aurait très probablement voulu assister. 

Avec Emeline Cocq / FTV