Lille : j’ai testé pour vous le test Covid quelques heures avant Noël (et il a fallu s’armer de patience)

Se faire tester avant de se retrouver en famille, une préconisation du gouvernement. Alors à l'approche du réveillon de Noël, je me suis rendu dans plusieurs centres de dépistage de Lille ce vendredi matin. Il y avait du monde, mais j'y suis arrivé.

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D’Emmanuel Macron au ministre de la Santé en passant par le préfet du Nord ou votre cercle familial proche, tous le répètent ces derniers jours : faites-vous tester avant les fêtes. Des messages qui circulent en boucle dans les vidéos postées par les autorités sanitaires. PCR ? Antigénique ? Autotest ? Vous avez l’embarras du choix.

À quelques heures du réveillon de Noël, je suis allé me faire tester à Lille ce vendredi 24 décembre dans la matinée, sans prendre rendez-vous.

8h30 : devant l’immense centre de test Biopath installé à Wazemmes

Premier constat : il semblerait que je n’étais pas le seul à avoir eu cette idée de me rendre sur place avant d’aller au travail. Il fait encore noir, et la queue s’étend sur le trottoir devant cet ancien magasin des Aubaines de La Redoute situé rue Gambetta, à Lille.

Alors que la crise sanitaire s’installait durablement au fil des mois, les Lillois ont pris l’habitude de venir ici pour se faire tester. Rapide et efficace. En témoigne la dextérité avec laquelle les habitués scannent le QR code affiché à l’entrée, passage obligé pour remplir ses informations personnelles sur l’espace dédié sur le site internet du laboratoire.

À mes côtés, Céline, la quarantaine. Triplement vaccinée, elle n’a aucun symptôme et opte pour un test antigénique, avec résultat en 30 minutes environ. "C’est vraiment par acquis de conscience parce que je vais prendre la route à midi pour rejoindre ma famille et fêter Noël. Je veux partir sereine". Dans la file d’attente, une femme d’une soixantaine d’années vient quant à elle faire un test PCR, avec résultat sous 24 heures environ. Plus sûr, selon elle. "Mon objectif, c’est d’éviter les contaminations des plus fragiles, notamment les personnes les plus âgées qu’on a encore la chance d’avoir près de nous. J’ai des personnes immunodéprimées dans ma famille donc je veux les protéger".

Une fois la porte d’entrée passée, il faut récupérer un document papier avec un code. Certains, visiblement trop pressés d’aller terminer leurs courses de Noël, perdent patience et râlent sur les infirmiers qui font leur maximum. D’un côté, ceux en possession d’un pass sanitaire qui ne paient pas le test. De l’autre, les non-vaccinés qui doivent payer. "Il y a énormément de monde, on gère les frustrations et on subit…", soupire une infirmière. Ces derniers jours, environ 2 000 prélèvements quotidiens sont réalisés dans ce centre. Des volumes qui n’avaient plus été enregistrés lors de la première vague.

"En plus d’avoir un taux d’incidence très élevé qui multiplie les cas contacts, les gens veulent pouvoir diner en famille avec l’esprit serein", résume Guilllaume Obert, en charge du centre. Pour assurer au mieux le bon déroulement de la journée, le nombre de préleveurs a été doublé. Samir Mankaa, étudiant en médecine en 4ème année, a déjà effectué une quarantaine de prélèvements depuis l’ouverture à. 7h30. "Ils viennent pour rejoindre maman papa, les grands-parents. Donc en prévention, ils font le test".

10h : un test antigénique sans rendez-vous au milieu des cadeaux de Noël

Après avoir quitté le quartier de Wazemmes, je me rends dans le centre-ville de Lille. À quelques pas de la Grand Place, un centre de dépistage a ouvert ses portes il y a une semaine à peine, dans une ancienne boutique de chaussures qui a baissé le rideau. Quelques minutes avant l’ouverture, une trentaine de personnes font la queue, certains les bras chargés de cadeaux. Car le centre, géré par une pharmacie, se situe en plein cœur de la zone piétonne au plus proche des boutiques.

Valentine, 31 ans, est doublement vaccinée. "J’ai même fait un autotest hier qui s’est révélé négatif, mais je viens me refaire tester pour être sûre à 100% !" Autour de sa table ce soir, des personnes atteintes de comorbidités qui sont de fait, plus à risques. Elle voulait en faire un au dernier moment. "J’espère ne pas être positive, espère la jeune femme. Sinon Noël et nouvel an sont foutus".

Une fois à l’intérieur 20 minutes plus tard, deux jeunes vérifient les informations préremplies par les patients. "Hier, on a fait un peu plus de 400 tests sur la journée, explique l’un d’eux. Mais vu comment c’est parti aujourd’hui, je table sur 600 tests environ". Deux étudiants assurent les tests antigéniques sans interruption de 10h jusqu’à 20h ce soir. Lorsque vient mon tour, je m’installe sur la chaise et descends mon masque en-dessous de mon nez. À peine le temps de lever la tête que l’écouvillon est déjà enfoncé dans ma narine. Cinq secondes plus tard, je suis invité à laisser ma place au suivant. "On est sur un rythme effréné, concède l’étudiant. Mais si je veux finir à 20 heures ce soir et voir ma famille, il n’y a pas une minute à perdre".

10h30 : à la recherche d’autotests dans les pharmacies

Dans l’attente de mon résultat, je pars en quête d’autotests. Première pharmacie place Rihour : loupé. "On a été dévalisés, explique Pauline, pharmacienne de l'officine. On en a reçu 10 ce matin et on en a déjà plus". Je lui demande si elle sait si ses confrères en ont à disposition. "C’est assez galère à recevoir en ce moment, je ne sais pas du tout vous dire si d’autres pharmacies en ont dans le coin". Avant de me souhaiter bon courage et de bonnes fêtes.

Dans la pharmacie voisine, même constat. Mais je ne perds pas espoir. En arrivant à la grande pharmacie des Halles située rue Solférino, miracle ! Il en reste. "Nous en avons reçu ce matin mais ça part très vite", me confirme le pharmacien. Prix à l’unité : 4 euros 90.

Sur les 500 autotests disponibles ce matin, il en reste à peine la moitié. Alors en sortant, j’ai l’impression d’avoir trouvé le graal ! Même si je sais que la fiabilité est moins importante que les tests effectués par des professionnels, comme me le confirme Guillaume Obert, biologiste en charge du centre de Waezemmes. "Les techniques d’auto-prélèvement apportent de la souplesse, mais sont encore moins sensibles que les antigéniques : seuls un cas sur deux sont détectés. Soit 50% de sensibilité, s’il est bien fait car il n’est pas effectué par un professionnel par définition".

Une fois rentré chez moi, je regarde un tutoriel sur internet pour le faire convenablement. Dans le même temps, le laboratoire m’envoie le résultat de mon test antigénique : négatif ! Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de bonnes fêtes et de prendre soin les uns des autres.

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