Lille : jugé pour trafic d'armes, Claude Hermant entretient le flou

Claude Hermant, soupçonné d'être au cœur d'un trafic d'armes dont six ont servi à Amedy Coulibaly dans l'attentat de l'Hyper Cacher et le meurtre d'une policière à Montrouge en janvier 2015, a tenté de convaincre qu'il était un "indic", lundi au premier jour du procès devant le Tribunal de Lille.

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Crâne rasé, carrure solide et vêtu de noir, Claude Hermant a répondu souvent approximativement aux questions du président du tribunal Marc Trevidic sur des textos ou des mails envoyés aux "services". "Je ne sais pas...", "je ne suis pas directeur d'enquête" a-t-il souvent répondu aux questions du président. "Mais qui sont ces clients?" acheteurs des armes, s'est emporté le procureur Jean-Philippe Navarre. Hermant refuse de répondre précisément.



Hermant, 54 ans, figure de l'extrême droite lilloise et en détention provisoire depuis janvier 2015, aurait acheté par l'intermédiaire de la société de son épouse un demi-millier d'armes importées notamment de Slovaquie. Selon sa défense, c'est pour des missions d'infiltration, lui qui se dit "indic" des gendarmes et des douaniers, qu'Hermant a écoulé ses armes, qu'il stockait parfois dans la chambre froide de sa friterie dans le "quartier de la soif" de Lille, proche du centre-ville.

Claude Hermant est "quelqu'un qui travaillait pour la DNRED (direction nationale des enquêtes douanières, NDLR), ensuite pour la gendarmerie. Dans le cadre de ces activités, il a été amené à faire des infiltrations, en matière de stupéfiants ou d'armes. Et il ne connaissait pas Coulibaly", a affirmé lundi son avocat Me Maxime Moulin.

Deux jours après l'attentat contre Charlie Hebdo perpétré par les frères Kouachi, Amedy Coulibaly avait assassiné quatre personnes dans le magasin Hyper Cacher de la porte de  Vincennes à Paris, avant d'être tué dans l'assaut des forces de l'ordre. La veille, il avait tué une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine).


Trafic d'armes


Les dix prévenus, dont trois sont en détention provisoire, encourent dix ans d'emprisonnement pour trafic d'armes en bande organisée. Dans la matinée, le tribunal s'est intéressé à des questions de procédure, certains avocats des prévenus demandant le retrait des pièces du dossier venant du volet parisien du dossier du circuit des armes de Coulibaly.




Il a décidé un huis clos partiel mercredi (presse acceptée mais pas le public) pour l'audition prévue mercredi de trois gendarmes. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.


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