Lille : les intermittents du spectacle sont toujours mobilisés contre la réforme de l’assurance-chômage

Une délégation d’une vingtaine de personnes a occupé ce vendredi matin, 9 avril, les locaux de la DREETS (la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités), rue Gambetta à Lille. Elle dénonçait la prochaine réforme de l’assurance-chômage.

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Fin de l’occupation vers midi. Pas d’incident.

Ils ont déployé dans le local syndical de la DREETS, au deuxième étage, une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Contre la réforme du chômage, précaires en lutte". 
Ils, ce sont des représentants du collectif "Café des Allocs", qui réunit chômeurs et précaires, de la coordination des "InterLuttants 59/62", qui occupent depuis la mi-mars le théâtre Sébastopol à Lille et du SFA-CGT, le Syndicat des Artistes Interprètes.

Ils affirmaient vouloir occuper les lieux jusqu’à ce qu’ils obtiennent un rendez-vous à Paris avec Elisabeth Borne, la Ministre du Travail. Finalement, ils ont quitté la DREETS peu après midi, après avoir eu un contact téléphonique avec le ministère. "On reviendra, promet Maxime Séchaud, le porte-parole du SFA-CGT, tant qu’on n’aura pas obtenu ce rendez-vous avec Madame Borne."  

Deux milliards d’économie

Il faut dire qu’ils en ont gros sur la patate, les artistes et les techniciens du spectacle et de l’audio-visuel. La réforme prochaine de l’assurance chômage risque de diminuer le montant de leurs allocations, alors qu’ils n’ont quasiment pas travaillé depuis mars 2020, depuis le début de la crise sanitaire. "On va tous se retrouver au RSA", prédit Maxime Séchaud.

Cette réforme de l’assurance chômage est très contestée. De quoi s’agit-il ? A partir du Premier juillet, les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi sont durcies. Le mode de calcul sera modifié. Résultat : un peu plus d’un million d’allocataires en France verront leurs allocations journalières baisser en moyenne de 17%. En contrepartie, la durée d’indemnisation passera de 11 à 14 mois. L’idée du gouvernement, c’est de mettre en place une couverture chômage moins élevée mais plus étalée dans le temps. Et faire au passage des économies : 2,3 milliards par an. 

"Par exemple, explique Maxime Séchaud, un salarié au chômage qui touche aujourd’hui 975 euros par mois n’en touchera plus que 659. Pour les intermittents, les artistes, les techniciens du cinéma, du spectacle vivant, de l’audiovisuel, ça ne devrait pas changer… pour l’instant. Le pire est à craindre. D’où notre volonté d’en parler directement avec la ministre." 

Fin de l’année blanche

En avril 2020, la réforme de l’assurance chômage avait été repoussée une première fois. Et le mois suivant, en mai, le président de la République avait promis "une année blanche" aux intermittents pour qu’ils puissent conserver leurs droit à l’assurance chômage, même sans avoir travaillé les 507 heures annuelles exigées. Cette "année blanche" prend fin le 31 août. 

Le contexte, pour ces intermittents – ils sont 276 000 en France - est difficile. En raison de la crise sanitaire, les théâtres et les salles de concerts sont fermés au public depuis le 17 mars 2020, avec une réouverture partielle qui n’a duré que quatre mois entre fin juin et fin octobre.

Selon l’Unedic – qui gère l’assurance chômage en France - le spectacle vivant affiche 59% d’activité en 2020 par rapport à 2019. Les plus durement touchés sont les techniciens de la lumière, du son, du plateau et de la machinerie.

L’an passé, leur activité a chuté de moitié. Idem pour les acteurs, les musiciens, les chanteurs, les danseurs. La plupart sont – et seront - incapables de présenter ces fameuses 507 heures de travail annuelles qui ouvrent leurs droits à l’assurance chômage. 
 

 

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