Le patron du Privilège, un bar gay du Vieux-Lille, aurait été été victime de propos homophobes tenus par un chauffeur Uber qui venait chercher un de ses collègues. Derrière ça, il dénonce une montée de l'homophobie spectaculaire.
"C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", entame Guillaume Delbarre, patron du Privilège, le célèbre bar gay du Vieux-Lille. Dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu'il sort de boîte de nuit, il décide d'appeler un Uber pour un de ses collègues, qui rentre chez lui.
Le chauffeur arrive devant le Privilège pour prendre en charge ledit collègue. "Là, il a commencé par nous demander qui on était. Je me suis dit que ça ne le regardait pas... Puis il m'a demandé si je "faisais l'homme ou la femme ?" J'étais sous le choc, j'ai décidé de partir", raconte Guillaume Delbarre.
Ce matin, il décide de publier son récit sur Facebook et le message devient viral. "D'autres personnes m'ont contacté pour me dire qu'ils avaient eu des remarques homophobes de la part de ce chauffeur également", poursuit le patron du Privilège. Depuis, Uber l'a contacté pour lui proposer "une course gratuite". "Moi je veux simplement des excuses publiques, pas une course", rétorque Guillaume Delbarre.
Une augmentation de l'homophobie
"Ce qui est dramatique, c'est que c'est tellement courant", poursuit le jeune homme. "Ce n'est qu'une petite phrase, mais des comme ça on en entend tous les jours. Tous les jours devant le Privilège j'entends des jeunes dire "On va pas rentrer, c'est un bar de PD", ou je vois des gars qui font semblant de se rouler des pelles devant l'entrée. Je ne comprends pas qu'encore aujourd'hui on puisse se faire marcher dessus comme ça", soupire Guillaume Delbarre.
Lui qui tient le Privilège depuis 13 ans a constaté une forte augmentation des insultes homophobes depuis le passage de la loi sur le mariage pour les personnes de même sexe. "Les gens se lâchent et avec l'alcool c'est encore pire. Vous ne pouvez pas imaginer ce qu'on entend quotidiennement. C'est fatiguant", poursuit le patron de bar.
"L'homophobie est repartie en flèche, de la part de jeunes d'à peine 20 ans. Il faut que ça cesse."