Lille : un père de famille veut acheter une place de spectacle pour sa fille handicapée, on lui impose la plus chère

Un habitant de Lille qui souhaitait assister à un spectacle avec sa fille en fauteuil roulant n'a pas pu l'acheter au meilleur tarif. Contrairement à ce que prévoit la loi.

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Son histoire (révélée par La Voix du Nord), Emmanuel Delbergue, père de famille lillois, a voulu la raconter publiquement, pour faire "bouger les choses". Début janvier, il appelle Divan production pour réserver deux places, dont une dite « PMR » (Personne à Mobilité Réduite), pour le spectacle "D’pendanse" au théâtre Sébastopol.

Dans ces cas-là, il faut appeler le producteur et non la salle de spectacle. Le théâtre Sébastopol n'est donc pas concerné par ce qui va se passer ensuite. C'est bien Divan production qui va refuser la demande d'Emmanuel Delbergue : une place pour personne handicapé au tarif le moins cher. "C'est la loi, indique le père de famille. Dans cette salle, il n' y a pas d'ascenseur pour accéder aux places balcon, qui sont moins chères. Le producteur doit donc nous vendre les places situées en bas au tarif le moins cher."

Refus de Didier Vanhecke, le directeur de Divan Production. Dans le cas de ce spectacle, les places les moins chères sont à 28€, les plus chères (en bas), 38€. En clair, si Emmanuel Delbergue accepte de payer le prix fort, il n'y a aucun souci....
  

"C’est discriminant et illégal"


Au téléphone, le ton monte entre les deux parties. « Le directeur m’a dit que je faisais perdre du temps à son employé et que j'étais un «casse-couilles»." Alors que la loi impose de trouver une solution pour ce type de demande. "C'est à lui d'ajuster le prix pour qu'on puisse assister au spectacle. Je n'ai jamais eu ce problème avant, au Zénith, dans plein de salles..."

Emmanuel Delbergue décide alors de porter plainte pour « discrimination » et « injure » : "Ce n’est pas parce qu’on est en situation de handicap qu’on doit payer obligatoirement le prix fort, c’est discriminant et illégal".

Il poste son histoire sur sa page Facebook. Les réactions de soutien ne tardent pas. "Ça a pris de l'ampleur. Le cabinet de Martine Aubry nous a appelés. Le Théâtre Sebastopol a appelé, ils vont nous inviter à un prochain spectacle. J'ai l'impression que ça a fait avancer sur le problème. J'ai reçu plein de témoignages de gens qui ont malheureusement vécu la même chose."

Le directeur de Divan productions, lui, se retranche derrière l'absence d'ascenseur et de structure adaptée au Sébasto, salle construite en 1923. "La question de la mise aux normes des vieux Théâtres inadaptés pour l'accueil des personnes en fauteuils roulants ou à mobilité réduite est un vrai problème auquel les collectivités doivent trouver des solutions, explique Didier Vanhecke sur Facebook (message supprimé depuis). La mise en conformité ne peut venir des sociétés de productions artistiques, qui ne sont que locataire des lieux de spectacles."

En attendant, Emmanuel Delbergue et Fanny ne peuvent toujours pas assister au spectacle qu'ils souhaitaient voir ensemble.

 
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