Son employeur est désormais obligé par la justice de reconnaître que son burn-out est imputable à son service.
Après six ans de combat, une aide-soignante va enfin voir son burn-out reconnu comme tel par son employeur. Le tribunal administratif de Lille a statué le 15 mars en forçant le Centre hospitalier régional universitaire de Lille à reconnaître Mme. B. comme souffrant d'un burn-out lié à son service.
"Syndrome d'épuisement professionnel"
Tout a commencé le 15 février 2012 lorsque sur le chemin du CHRU de Lille où elle est aide-soignante titulaire, Mme. B "s'est sentie incapable de faire face à ses missions et a jugé préférable de consulter un médecin d'un service hospitalier voisin" peut-on lire dans le délibéré. Médecin qui lui prescrit un arrêt pour "burn-out avec réaction dépressive et anxieuse". On lui reconnaît un "syndrome d'épuisement professionnel".
Cette réaction fait notamment suite au "décès d'un des enfants hospitalisés dans son service de rattachement", et notamment après "qu'un des médecins en charge du suivi de cet enfant a déchargé sur elle sa saturation psychologique."
Deux congés maladie
Mme B est d'abord mise en congé de longue maladie jusqu'au 13 février 2013, congé prolongé au 14 mai 2014. Mais le CHRU de Lille refuse, en février 2014, que l'accident de travail - lorsque l'aide-soignante ne s'est plus senti capable de travailler en 2012 - soit imputé à son service.
C'est sur ce refus que portait la requête au tribunal administratif, déposée en mars 2015. Une requête dans laquelle Mme. B a finalement obtenu satisfaction puisque le tribunal exige du directeur général du CHRU de Lille qu'il "reconnaisse que l'accident [le syndrome d'épuisement professionnel] dont Mme. B a été victime le 15 février 2012 sur le trajet de son service d'affectation (...) [est] imputable au service."