Un squat de Lille-moulins dans lequel vivaient 200 migrants environ a été évacué par la police ce mardi matin.
L'opération de police a commencé vers 6h. 200 policiers environ ont été chargés d'expulser 200 migrants qui vivaient dans un squat de Lille-Moulins ironiquement baptisé "5 étoiles". Un squat occupé depuis un an et demi et dans lequel les conditions de vie étaient très précaires. La justice avait ordonné en novembre dernier l'installation de sanitaires.
Cette évacuation se fait dans le cadre d'une décision de justice obtenue par le propriétaire des lieux (le bailleur social Partenord). Elle répond à trois objectifs, selon la Préfecture du Nord :
"- répondre à l’urgence sanitaire créée par les conditions de vie indignes et insalubres subies par les habitants du site ;
- offrir, aux personnes en situation régulière sur le territoire national, un hébergement adapté à leur situation ;
- procéder à l’éloignement de ceux qui se maintiennent sur le territoire de manière illégale."
Nous dénonçons avec force l'expulsion violente en cours au squat 5 étoiles a lille ! Après des mois d'inaction des pouvoirs publics la préfecture décide de passer par la violence alors qu'un jugement était prévu jeudi.
— Lille l'insoumise (@Lille_insoumise) 4 juin 2019
Inadmissible et inhumain.
Pas d'expulsion sans solution. pic.twitter.com/AZ97335NHp
Des opposants à cette évacuation sont également sur place. Certains ont formé une chaîne humaine devant les grilles du squat. La police a procédé à des interpellations.
Vers 8h, deux bus ont quitté les lieux. La Préfecture assure que les migrants ayant engagé une procédure de régularisation seront mis à l’abri dans des centres adaptés. Les personnes en situation irrégulière feront l'objet d'une expulsion.
Selon une porte-parole de la préfecture sur place, 180 personnes ont été expulsées et emmenées dans des CRA (centre de rétention administratif), CADA (centre d'accueilde demand eurs d'asile) ou CAO (centre d'accueil et d'orientation) des Hauts-de-France, jusque dans l'Oise. De même source, un tiers de ces migrants sont en situation illégale, un tiers en situation légale et un tiers sont mineurs. "Certains étaient scolarisés, ils vont perdre tous leurs liens sociaux", s'est désolé Frédéric Laroche, bénévole membre du collectif Diem25.
La préfecture, affirmant s'appuyer sur une ordonnance d'expulsion du TGI de Lille du 5 juillet 2018, espère également que cette opération "entravera les réseaux criminels de passeurs qui commercialisent la détresse et bénéficient en ces lieux de points d'ancrage stables et identifiés". Toujours selon la préfecture, le propriétaire Partenord a un projet immobilier en cours.