Lille : prison ferme requise contre un policier accusé de voler chez les personnes décédées pendant ses enquêtes

Trois ans d'emprisonnement dont un ferme ont été requis contre un ancien capitaine de police accusé d'avoir dérobé des biens chez des personnes décédées au cours de ses enquêtes.

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"C'était un fonctionnaire de police haut gradé, très bien noté par sa hiérarchie, apprécié, il serait devenu commissaire", atteste Jean-Philippe Broyart, avocat de Stephen D. Pourtant, l'ancien policier s'est retrouvé hier devant le tribunal correctionnel de Lille pour vol aggravé, bris de scellés et blanchiment d'argent. Trois d'emprisonnement dont un ferme ont été requis. 

Accès privilégié 

Entre 2009 et 2011, cet ancien policier aurait dérobé des objets dans la maison de personnes décédées pour les revendre en ligne sur Ebay. Des faits qu'il a avoué. "Le but était d'éponger des dettes financières de couple assez lourdes", nous indique son avocat.

L'homme de 40 ans au moment des faits travaillait au service du quart de la police de Lille, qui intervient lorsqu'il y a découverte de cadavres. Cet accès privilégié aux logements placés sous scellés permet à Stephen D. de dérober des objets facilement vendables sur internet comme des ordinateurs ou appareils photos.

Repéré sur Ebay

Un jour, le petit-fils d'un défunt remarque qu'il manque l'ordinateur de son grand-père dans l'appartement de celui-ci alors qu'il n'y a aucune trace d'effraction. Il porte plainte et se rend sur Ebay pour chercher une annonce correspondante. Il tombe sur celle de Stephen D. 

"Il n'essayait pas de se cacher, c'était très facile de remonter jusqu'à lui. Pour un policier c'est étonnant. Je pense que dès le début il se sait perdu et entre dans un cercle infernale", explique Maître Broyart.

Une trentaine de ventes suspectes d'objets sur internet lui sont imputée entre 2009 et 2012. 

Le blanchiment d'argent contesté

L'accusé a avoué cinq cambriolages sur six, il nie cependant le vol de pièces d'or, 250 au total d'une valeur de 50 000 euros qu'il aurait revendu avec l'aide son père, lui aussi sur le banc des accusés.

"Il y a des éléments bizarres dans la procédure : on découvre chez cette femme qui vient de décéder des lingots d'or et des pièces d'or, mais il y a un problème de pesée, on utilise pas la bonne balance. Lorsqu'on a rouvert les scellés et qu'on s'est aperçu qu'il y avait une différence d'1kg6, on l'a accusé d'avoir dérobé ce qui manquait. Pas de chance, Stephen D. en avait effectivement et en vendait mais elles lui appartenaient, elles lui venaient de son grand-père..." indique l'avocat du prévenu.

Hier, la Procureure a requis une interdiction définitive d'exercer dans la police que trois ans d'emprisonnement dont un ferme. Le délibéré aura lieu le 4 mai prochain.

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