L'école Hachette de Lille a été en partie détruite par un incendie dans la soirée du jeudi 22 avril. A leur arrivée les sapeurs pompiers ont essuyé des tirs de mortiers d'artifice. Le secteur rapidemment sécurisé par les policiers, ils ont réussi à limiter la destruction du bâtiment.
Il est 20h14 ce jeudi 22 avril au soir lorsque les premiers témoins alertent les pompiers. Un important panache de fumée se dégage du toit et des fenêtres de l'école maternelle Jeanne Hachette située 46, rue Léon Blum à Lille. D'importants moyens de secours sont immédiatement dépêchés sur place. Lorsqu'ils arrivent devant l'école, les sapeurs pompiers ne peuvent que constater l'étendue des dégats. Un tiers du bâtiment est en feu, avec d'importants risques de propagation.
Mais, à peine arrivés sur zone, les secours font l'objet de plusieurs tirs de mortiers d'artifice. "L’ambiance était très tendue en raison de la présence de personnes agressives en nombre", estime le SDIS 59. Les forces de police, nationale et municipale, sont appelés en renfort. Elles aussi auraient essuyé des jets de pierre mais leur présence, selon les témoins, fait retomber la tension. Les sapeurs pompiers peuvent ainsi déployer trois lances plus sereinement. Il se rendent alors rapidemment maîtres du feu, peu après 21h. Une demi-heure plus tard, les opérations de déblaiement se poursuivaient. Une caméra thermique était passée dans la partie incendiée pour détecter d'éventuels points chauds.
Les sapeurs pompiers de #Lille devant l’école maternelle Hachette de la ville, dans la soirée du 22 avril 2021.
— France 3 Nord (@F3nord) April 22, 2021
Leur intervention permettra de préserver les 2/3 du bâtiment.
Image @Sdis59 pic.twitter.com/Gbz8heWzKS
A 22h30 l'intervention des sapeurs pompiers est terminée. Sur les 600 m2 du bâtiment, un tiers seulement est partie en fumée. Le président du SDIS 59 Jacques Houssin et le contrôleur général Gilles Grégoire ont félicité le travail des hommes du feu qui a permis d'éviter la propagation de l'incendie et que l'école maternelle soit ravagée dans son ensemble. Jacques Houssin, qui est ensuite allé saluer les équipes des casernes Malus et Littré de Lille pour leur intervention, a confirmé à notre équipe sur place que le SDIS 59 allait porter plainte après l'incendie de cette école. "Nous avons passé un nouvel échelon dans la violence. C'est inacceptable d'agresser les pompiers qui sont là pour porter secours", s'est indigné Jacques Houssin, le président du SDIS 59. Aucun pompier n'a été blessé.
La piste de l'incendie volontaire semble être privilégiée par les autorités judiciaires puisque selon le parquet, "une enquête pénale a été ouverte pour destruction par incendie qui font encourir à leurs auteurs 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d'amende". De nombreuses investigations avec des opérations de police technique et scientifique sont en cours, notamment une expertise judiciaire. Mais pour l'instant, il n’y a pas eu d’interpellation.
Le directeur général adresse son soutien aux sapeurs-pompiers du @sdis59 qui ont été ce soir la cible de tirs de mortier alors qu’ils intervenaient sur une école en feu. Il fait part de son indignation devant ces violences inacceptables à l’encontre de ceux qui nous protègent. https://t.co/zNwkGJ7XSn
— Sécurité Civile (@SecCivileFrance) April 22, 2021
Incendie volontaire ce soir dans une école à Lille. Je condamne fermement cet acte qui s’en prend à un lieu si essentiel pour les enfants, lieu d’éducation et d’émancipation, symbole vivant de la République.
L'incendie, qualifié de "volontaire" par la maire de Lille, Martine Aubry, a déclenché les réactions de plusieurs figures politiques de la région sur les réseaux sociaux, du secrétaire général LR de Lille, Louis Delemer, au secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Incendie volontaire ce soir dans une école à Lille. Je condamne fermement cet acte qui s’en prend à un lieu si essentiel pour les enfants, lieu d’éducation et d’émancipation, symbole vivant de la République.
— Martine Aubry (@MartineAubry) April 22, 2021
Choqué ce soir de l’incendie volontaire qui a été déclenché dans une école Lilloise. Condamnons cet acte ignoble dirigé contre l’École Républicaine : lieu d’émancipation de chaque enfant. S’attaquer à l’École, c’est s’attaquer à la #République. #Lille https://t.co/JIGsy9Apsm
— Louis DELEMER (@DelemerLouis) April 22, 2021
Incendie criminel d'une école maternelle à Lille; des pompiers et policiers accueillis par des tirs de mortiers. L'Etat doit être ferme pour punir les responsables de ces actes odieux et ne pas céder un pouce de terrain !
— Fabien Roussel (@Fabien_Rssl) April 23, 2021
Je condamne avec la plus grande fermeté l’incendie volontaire qui a frappé une école à #Lille, ainsi que l’attaque contre nos pompiers.
— Pour le Climat, Pour l'Emploi (@ClimatEmploi) April 23, 2021
Nos écoles sont des sanctuaires de la République. J’exprime tout mon soutien aux familles qui sont injustement privées d’école.
Karima Delli
Cet incendie survient alors que plusieurs quartiers de la métropole, à Tourcoing, Wattignies ou Marcq-en-Baroeul notamment, sont en proie à de vives tensions ces derniers soirs. Feux d’artifices, tirs de mortiers, affrontements entre jeunes et policiers se multiplient. Même si l'école devait fermer en septembre, les élèves auraient dû retrouver ce lundi leurs classes, après les vacances.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de passage à l'école nationale de police de Roubaix, a rendu visite aux pompiers de la caserne Littré de Lille pour leur assurer du soutien de l'Etat. "Je suis venu apporter mon soutien aux sapeurs-pompiers de Lille et les remercier de leur action. Je souhaite également remercier les policiers. Si l'origine de l'incendie était criminelle, ce qui semble être confirmé, je tiens à exprimer tout le sentiment de dégoût que cela m'inspire. J'espère que cela n'a pas de lien avec le travail commencé par la police nationale dans les quartiers lillois pour lutter contre le trafic de stupéfiants. Si c'est le cas je suis venu leur dire que la République n'est pas intimidée", a déclaré le ministre. La maire de Lille, Martine Aubry, le député du Nord, Adrien Quatennens, le président de la région, Xavier Bertrand et le président du département du Nord, Jean-René Lecerf, l'accompagnaient.