Frédéric Antonetti, l'entraîneur de Lille, qui se déplace vendredi à Marseille en ouverture de la 23e journée de L1, a mis de côté son tempérament volcanique depuis son retour sur les bancs de Ligue 1 mais il demande toujours autant à ses joueurs.
Le Corse (54 ans), qui a débarqué dans le Nord mi-novembre pour succéder à Hervé Renard, renvoyé seulement quatre mois après son arrivée, a déjà imposé son style au LOSC.
Après deux années sabbatiques, le pari était pourtant risqué pour le président lillois Michel Seydoux, qui ne doit pas regretter son choix. Si le club n'est pas guéri puisqu'il n'est que 14e de L1 avec trois points d'avance sur la zone de relégation, il vient de se qualifier mardi pour la finale de la Coupe de la Ligue en écrasant Bordeaux (5-1).
"J'ai fait des erreurs"
Cette première historique pourrait donner un élan à des Dogues qui, après un mois de décembre presque parfait (4 victoires, 1 nul), ont connu un début d'année difficile. Le technicien corse, apprécié et également craint de ses joueurs, a gardé son calme en toute circonstance et ne s'en ai jamais pris publiquement à ses troupes, ce qui s'était produit par le passé."J'ai fait des erreurs mais pendant deux ans j'ai réfléchi. Je manage avec passion. Parfois ma passion m'a fait faire des excès. J'espère qu'avec l'âge ça disparaîtra, mais il ne faut pas rêver non plus", avait-il affirmé lors de sa présentation.
Antonetti avait pourtant des raisons de s'énerver après les piteuses défaites contre les amateurs de Trélissac (CFA, 4e division) en Coupe de France, et contre Troyes, dernier du championnat qui s'est imposé à Lille (3-1) en marquant trois buts dans le dernier quart d'heure.
Pas de passe-droit
Pour faire réagir ses joueurs, il s'était contenté de les piquer au vif en évoquant des tensions au sein du vestiaire. "Le groupe ne vit pas bien, je n'ai pas peur de le dire. Il y a des comportements égoïstes", avait lâché l'ancien entraîneur de Rennes dimanche, au lendemain de la débâcle face à l'Estac.S'il est plus calme, l'entraîneur, qui insiste sans cesse sur l'état d'esprit, reste strict au niveau de son management: personne ne bénéficie de passe-droit.
Quiconque n'est pas totalement impliqué s'expose à voir son temps de jeu diminuer. Antonetti, qui parle beaucoup à ses joueurs, n'hésite pas à faire des choix forts et à se priver de son meilleur élément ou d'un cadre pour le bien du collectif. Ainsi, le meilleur buteur Sofiane Boufal et le capitaine Rio Mavuba étaient sur le banc face aux Girondins.
Enfin, le natif de Venzolasca (Haute-Corse) reste toujours très objectif sur son équipe et tempère toujours l'euphorie qui peut naître après une belle performance. "On joue le maintien, même si la situation s'était améliorée. On n'a pas de marge donc il faut continuer à travailler et à nous améliorer dans le jeu, martèle-t-il. L'obsession c'est d'assurer le maintien le plus vite possible. Ensuite on pensera à ce nouvel objectif qu'est cette finale."