Dans un contexte très tendu marqué par la colère de ses supporters, Lille a arraché le nul contre Nice (1-1), mercredi lors de la 19e journée de Ligue 1, mais passera les fêtes à une inconfortable 18e place.
Un but d'Anwar El Ghazi en milieu de seconde période (67e) a offert au Losc, mené depuis une demi-heure, un peu de répit à l'aube de la trêve hivernale, après des dernières semaines agitées qui ont vu le limogeage de l'entraîneur Marcelo Bielsa, une interdiction de recruter signifiée par la DNCG, et une déroute à Dijon (3-0) samedi qui a provoqué le courroux de ses fans.
Avec 19 points, le LOSC, barragiste, ne conserve qu'un seul point d'avance sur le premier relégable Angers (18 pts), avant un déplacement à Caen le 13 janvier déterminant pour le maintien. Nice, qui restait sur quatre victoires consécutives en L1, n'a pas montré son meilleur visage sans sa star Mario Balotelli mais reste sixième avec 27 points, à six longueurs de Nantes, 5e.
"Satisfait de ce nul ? Bien sûr. Je pense que c'est un point qui va compter. Vu le contexte du match c'est presque une victoire. Même si la première mi-temps a été très compliquée, les joueurs ont montré qu'ils ont envie de s'en sortir. Ils ont fait ce qu'il fallait pour revenir. C'est un match nul avec un petit goût de victoire", a déclaré Fernando Da Cruz à l'issue du match.
L'OGCN semblait pourtant se diriger vers la victoire après l'ouverture du score chanceuse de Bassem Srarfi (38e) sur un tir dévié par Adama Soumaoro, mais la timide réaction d'orgueil lilloise a suffi à contrecarrer ce scénario. En début de rencontre, les supporters nordistes, qui avaient promis une grève des encouragements, ont clairement affiché leur mécontentement.
Supporters chambreurs
Ainsi après dix minutes de jeu, une centaine d'ultras a fait irruption dans la tribune présidentielle et n'était pas loin de pénétrer dans le "banc de touche" du LOSC, situé dans les gradins du stade Pierre-Mauroy. Bloqués de justesse par des agents de sécurité sous le regard incrédule de Junior Alonso ou Ezequiel Ponce, assis à quelques mètres à peine, les supporters ont invectivé les dirigeants et les joueurs durant plusieurs minutes, avant de regagner leur tribune.
Les supporters, qui ont déployé des banderoles hostiles comme "Vous salissez notre club" ou encore "Bougez-vous le cul", ont copieusement sifflé et chambré leurs joueurs durant tout le match, même après l'égalisation d'El Ghazi.
"C'était un match particulier et on avait à coeur de gagner pour les supporters. On a tout fait pour gagner, surtout en deuxième mi-temps. Donc on va retenir le positif. Si en deuxième partie de saison on joue comme en deuxième mi-temps on va remonter au classement car on a des joueurs talentueux", a déclaré Kévin Malcuit. "La première partie de saison a été compliquée donc les vacances vont permettre de se vider la tête, de se ressourcer, pour bien repartir après. Ce qu'on a fait a été insuffisant jusque-là. Avec les joueurs qu'on a on peut faire quelque chose. C'est à nous de nous réveiller pour le montrer."
Sur le terrain, les Lillois ont montré un visage presque aussi inquiétant que samedi à Dijon. Pourtant, le staff technique provisoire avait effectué cinq changements dans son onze de départ... Très maladroits, parfois apathiques, les joueurs ont montré que le maintien sera bel et bien l'objectif du club cette saison, bien loin du "Top 5" promis par les dirigeants, d'autant que le LOSC devra faire avec le même effectif puisqu'il a été interdit de recrutement par la DNCG, preuve de sa santé financière fragile...