"Il ne nous entend pas, pourquoi l'écouter?" Manifestations spontanées dans les Hauts-de-France en réaction au discours d'Emmanuel Macron

Alors qu'Emmanuel Macron prenait à la parole à la télévision à 20 heures lundi 17 avril, de nombreuses personnes ont préféré descendre dans la rue pour se faire entendre autrement.

Pour de nombreux opposants à la réforme des retraites, promulguée dans la nuit du vendredi 14 avril, il était hors de question d'écouter l'allocution du président de la République lundi 17 avril à 20 heures. Ils se sont réunis spontanément dans plusieurs villes en France, munis de casseroles pour tenter de se faire entendre et de rendre le discours d'Emmanuel Macron inaudible.

A Lille, entre 200 et 500 personnes étaient présentes devant la mairie de Lille. "Depuis très longtemps, on ne nous écoute pas !, s'exclame un manifestant. Par le chaos, on répond au chaos !"  

Une autre manifestante renchérit : "Ça fait plusieurs mois qu'on est dans la rue, qu'on manifeste, qu'on n'est pas d'accord et il ne nous entend pas. Pourquoi moi, j'irai l'écouter ?"

Les bruits des cuillères qui tapent sur les casseroles couvrent presque les slogans scandés par le groupe : "Macron, Démission !" 

Je suis là ce soir pour continuer à montrer notre mécontentement parce que ce n'est pas normal ce qu'il se passe en ce moment : après le 49.3, la réforme qui est passée dans la nuit, franchement, c'est la goutte de trop. Là, on entend Macron démission et c'est un peu ce qu'on veut ce soir. 

Une manifestante de 19 ans

Didier Costenoble, représentant FSU (Fédération syndicale unitaire) dans le Nord, a de l'espoir pour les mobilisations à venir. "On pense que ça peut redonner du tonus à l'action, explique-t-il. La Première ministre dit qu'elle cherche l'apaisement, mais en même temps qu'elle veut accélérer les réformes. Si elle cherchait l'apaisement, elle arrêterait les réformes !"

L'opposition demande toujours le retrait de la réforme

Dans la foule, des personnalités politiques sont aussi présentes. Écharpe au cou, Ugo Bernalicis, député LFI (La France Insoumise) du Nord, est là pour montrer la mobilisation de l'opposition : "Je pense qu'il faut une issue pacifique à tout ça et la meilleure issue pacifique, c'est le retrait de cette réforme ! On continuera à se mobiliser jusqu'au retrait."

Sur TwitterPatrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat et sénateur du Nord, a reproché au président de "gouverner contre les Français"

Le Béthunois et secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, préfère faire de l'humour : "Entre « Je te promets » et « The Crash », finalement, le programme TV de ce soir est un bon résumé de l’interview d’Emmanuel Macron..."

Après une heure de concert de casserole, les manifestants ont déambulé dans les rues de Lille. La soirée s’est terminée dans le calme peu après 22 heures.

D'autres rassemblements dans toute la région

À Amiens, devant la mairie, de nombreuses personnes se sont également mobilisées lundi 18 avril au moment de l'allocution du président. 

Ici aussi, chacun y va de sa suggestion pour mieux appréhender la retraite. "On amène tout le monde à 60 ans, propose un manifestant. On met tout le monde à la semaine à 4 jours. Les 32 heures, allons-y ! Mais la retraite à 64 ans, c'est non !

"Je pense qu'on peut aller chercher l'argent autre part, comme dans les milieux privilégiés", suggère un autre.

Des rassemblements ont aussi eu lieu à Beauvais, Saint-Quentin, Boulogne-sur-Mer, Béthune, Arras ou encore Valenciennes et Calais.

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