Ce mardi 28 mars marque le dixième jour de mobilisation contre la réforme des retraites. Dans les rues de Lille, en plus de clamer leur opposition, les manifestants soulignent deux points : la mobilisation de la jeunesse et la question du maintien de l'ordre.
Entre 25 000 et 30 000 manifestants d'après la CFDT, 55 000 d'après le SNUipp-FSU et 8 000 d'après la préfecture du Nord.
Si la mobilisation semble donc en baisse à Lille, la CGT dresse toutefois un constat : "La sociologie est en train de changer", affirme Pascal Blindal, secrétaire de l'espace revendicatif de la CGT Nord.
Les jeunes toujours plus mobilisés
"C'est la jeunesse, c'est l'avenir qui est là", poursuit-il. "C'est bien la preuve que cette réforme s'adresse à tout le monde et les jeunes l'ont bien compris. C'est eux qui vont le plus en pâtir !"
"Chez les jeunes, la mobilisation ne fait que grossir et c'est de bon augure […] Ça se construit petit à petit. À chaque nouvelle date, un nouveau lycée est bloqué. C'est la même chose pour les facs", confirme Jules Chabbert, secrétaire de la section de Lille du Mouvement des Jeunes Communistes.
Actuellement, c'est très difficile pour les grévistes à cause de l'inflation. Alors c'est à nous, la jeunesse, qui ne perd pas de journées de travail, de défendre notre classe.
Jules ChabbertSecrétaire de la JC Lille
Avant de prendre part au cortège lillois, ce matin, six jeunes témoignaient et nous expliquaient les raisons de leur mobilisation.
La question du maintien de l'ordre
"On est là aussi pour témoigner de la manière dont ça se passe", explique Emmanuelle Jourdan-Chartier, présidente de la section lilloise de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Présente depuis le début des manifestations, la LDH dit avoir remarqué un changement depuis le 16 mars : "On a vu des forces de l'ordre extrêmement présentes, au contact des manifestants. Avec l'inverse de ce que doit être la désescalade, avec un usage disproportionné des gaz lacrymogènes, des charges, des coups de matraques, des injures, des tutoiements systématiques…"
En se tenant derrière la banderole en photo ci-dessus, Romain Vermersch, du syndicat Sud Rail, veut rendre hommage à un camarade blessé : "Depuis le 49.3, le gouvernement veut durcir le mouvement mais ça ne nous fera pas rentrer chez nous. Nous, on veut le retrait de la réforme et c'est tout, point barre. On ne lâchera pas !"
Des affrontements à Lille
Sur son compte Twitter, la Police nationale du Nord a demandé d'éviter plusieurs secteurs : rue Nationale ou encore Place de Strasbourg. "Manifestants, désolidarisez-vous des groupes violents", est-il précisé.
Si les chiffres n'ont pas encore été communiqués, plusieurs manifestants auraient toutefois été interpellés.