Martine Aubry explique son choix d'annuler la braderie de Lille 2016

Martine Aubry, maire de Lille, a répondu à nos questions après sa conférence de presse commune avec le préfet du Nord ce vendredi, où elle a annoncé l'annulation de l'édition 2016 de la braderie de Lille.

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  • Vous êtes vous-aussi déçue de l'annulation de la braderie ?
C'est une des décisions les plus douloureuses que j'ai eu à prendre. C'est un vrai déchirement, d'autant plus que le 15 juillet j'étais déterminée à maintenir la braderie, ne pas céder devant le terrorisme, devant ces fous. Avec le préfet, depuis quinze jours, nous avons tout fait pour faire en sorte que cette braderie puisse avoir la sécurité maximale.

Bien sûr la réduction du périmètre, les blocs de béton mis partout, le contrôle des camions, des camionnettes. Le préfet a obtenu des moyens hallucinants, des milliers de forces de police, des drones, des hélicoptères, des tireurs d'élite, le RAID, pour pouvoir nous accompagner si nous décidions de maintenir la braderie.

Jusqu'au bout, nous avons tout fait pour maintenir la braderie, c'est la fierté de Lille, son identité. Mais je dois dire que ces derniers jours, je réfléchissais aux risques qui restaient. On n'est pas dans un vide-grenier, on n'est pas dans un marché classique. Les risques existent partout. J'ai entendu ce que disaient les Lillois, on est là avec plus de 2 millions de personnes.

Nous avons des endroits autour du parc Jean-Baptiste Lebas, dans les rues de Lille où même aujourd'hui sans rien, on a parfois l'impression qu'on va être écrasé. Alors il y a le risque de panique d'abord avec un pétard, et puis l'acte terroriste qui peut tuer, faire un carnage avant que les policiers n'arrivent à intervenir dans ces lieux surpeuplés.

Je le dis vraiment très douloureusement, et je comprends très bien ce que j'ai entendu, même si j'ai rencontré beaucoup de Lillois ces derniers jours qui m'ont dit Madame le maire, il ne faut pas le garder. Donc c'est très partagé. Mais c'est de toute façon une déception pour tous les Lillois et d'abord pour moi-même.

  • On peut dire tout de même qu'on a l'impression que les terroristes ont gagné ?
Je pense que lorsqu'on reçoit deux millions de personnes, on a une responsabilité. Elle n'aurait pas été pénale ou civile avec tous les moyens que nous déployons, elle aurait été morale. C'est plus facile aujourd'hui de dire il faut garder, et c'est d'ailleurs ce que j'avais dit dès le 15 juillet et on a travaillé pour cela. Mais jamais je ne me serai remise si, parce que je n'aurais pas eu le courage de prendre cette décision, il y aurait eu même un mort, un blessé grave dans ma ville.

Alors il faut rebondir, il faut retrouver l'esprit de la braderie. Je vais créer un groupe de travail, on va interroger les Lillois, pour que la braderie 2017 soit l'une des plus belles qu'on n'ait jamais faite, avec de la sécurité mais aussi en retrouvant l'esprit de la braderie. Il nous faut les habitants de la ville en priorité, les commerçants de la ville qui soient là, les antiquaires et bien sûr les brocanteurs parce que c'est un événement international. Il faut recréer la braderie du XXIe siècle et dès ce soir je m'y mets. Parce que la braderie c'est Lille et la braderie doit continuer de vivre.

  • On peut donc imaginer qu'en 2017 il y aura une braderie ?
Il y aura une braderie. Avec le préfet, nous avons dès maintenant considéré que nous devions y travailler. Je vais charger Jacques Richir, mon adjoint, de créer un groupe de travail. Je vais m'y impliquer personnellement, nous allons demander aux Lillois aussi leurs idées, pour qu'on arrive à trouver les moyens de sécuriser et puis peut-être de retrouver l'esprit de la braderie.

Faisons d'un mal, parce que c'est un mal cette suspension de l'édition 2016 et je la vis aussi douloureusement que tous les Lillois, mais faisons d'un mal un bien et faisons en 2017 la plus belle braderie qu'on n'ait jamais faite ces dernières années.
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