Nathalie Debaillie qui a été enlevée et tuée à La Madeleine le 27 mai dernier avait porté plainte contre son ex-compagnon il y a quelques mois.
Une plainte en mars et une main courante quelques jours avant sa mort. Nathalie Debaillie, 47 ans, tuée et enlevée à La Madeleine le 27 mai dernier, sentait apparemment qu'elle était menacée. Elle avait en tout alerté la police.
Dans la plainte, révélée par La Voix du Nord et confirmée par le Parquet de Lille, elle déclarait que son ex-compagnon, Jérôme Tonneau avait confié à des amis "sa volonté de l’enlever et de la tuer". Quelques jours avant les faits, fin mai, Nathalie Debaillie a déposé une main courante pour signaler la présence de son ex-compagnon, aux abords de la Société générale, la banque dans laquelle elle travaillait. L'homme pourrait avoir effectué des "repérages" à ces moments-là.
Ces révélations peuvent être gênantes pour la police. La plainte et la main courante n'ont pas été suivies d'enquête. "Ce dossier était encore en cours de traitement au commissariat et n'avait pas été porté à la connaissance du parquet", affirme le Parquet de Lille. "Après coup, on peut se dire qu’on aurait dû réagir et que ça aurait évité le drame, explique au quotidien régional une source proche du dossier. Mais c’est toujours facile de réécrire l’histoire.".
Rappel des faits
Dans cette affaire, Jérôme Tonneau, un homme âgé de 53 ans a été mis en examen le week-end à Lille et écroué, soupçonné d'avoir tué son ex-compagne et orchestré contre rémunération son enlèvement par trois hommes, eux aussi écroués.
Nathalie Debaillie, la victime âgée de 47 ans avait été enlevée à bord d'un utilitaire lundi matin sur le parking de la banque où elle travaillait à Lille. La police l'avait retrouvée décédée quelques heures plus tard dans la baignoire du domicile de son ex-compagnon à La Madeleine. En garde à vue, trois des suspects, issus de la communauté rom âgés de 23 à 29 ans, ont reconnu "leur participation à l'enlèvement jusqu'au dépôt du corps évanoui de la victime dans la baignoire et ce, contre rémunération", a précisé la police judiciaire chargée de l'enquête.
L'ex-concubin, "connu des services de police pour des faits d'escroquerie", a lui affirmé avoir organisé l'enlèvement, avoir recruté les trois autres personnes pour le faire et les avoir rémunérées avec de l'argent liquide retiré à un distributeur avec la carte bancaire de la victime, mère de deux enfants majeurs. Il dit avoir "seul porté les coups de cutter mortels à la victime, alors qu'elle se trouvait dans la baignoire", évoquant une "séparation conflictuelle sur fond de différend financier relatif à des travaux non payés".
"Il y a manifestement des troubles psychologiques voire psychiatriques même assez importants", a affirmé l'avocat de l'ex-compagnon Me Jean-Yves Moyart. Selon lui, son client a tenté de se suicider après les faits, avait déjà tenté de le faire en février, après leur séparation, et avait été hospitalisé une semaine "contre
sa volonté". Tous ont été mis en examen notamment pour enlèvement, séquestration et meurtre.