Le procès du président DVD de la Métropole européenne de Lille, MEL, Damien Castelain, poursuivi notamment pour détournement de fonds publics, s'achèvera les 10 et 11 juin après sa suspension ce mercredi 14 février.
Le tribunal correctionnel de Lille n'est "pas en capacité, ni matérielle ni humaine, de poursuivre", a expliqué la présidente du tribunal après le malaise d'une juge assesseure. Les débats reprendront le 10 juin là où ils se sont interrompus.
Ce mercredi 14 février, Damien Castelain aurait dû être interrogé sur les 17.000 euros de pierres bleues, un matériau de qualité dont il a bénéficié pour une terrasse personnelle en marge de la construction par Eiffage du Grand Stade de Lille, alors qu'il était vice-président de la métropole.
Damien Castelain, qui préside depuis 2014 la métropole de plus d'un million d'habitants, était jugé depuis lundi pour détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt, recel et favoritisme.
Les accusations de favoritisme visant Damien Castelain, concerne l'attribution d'un marché de communication et relation presse. Le lauréat, la société Constance RP, était domicilié à Péronne-en-Mélantois, petite commune de 1 000 habitants, dont Damien Castelain est maire. "Un incroyable vivier de talents", a ironisé la procureure qui soupçonne le président de la MEL d'avoir organisé un appel d'offres sur mesures en faveur de la dirigeante de cette société. Ce que contestent farouchement le président ainsi que son ancien directeur général des services Bruno Cassette.
Sans convaincre pour autant Eric Darques, lanceur d'alerte et partie civile au procès. (Écoutez-le ci-dessous). La dirigeante de Constance RP, également prévenue dans ce procès, a eu du mal à expliquer pourquoi certains documents de la MEL lui étaient parvenus avant même qu'elle n'obtienne le marché.
Mais elle l'assure, la dirigeante n'a jamais été une proche, ni une intime de Damien Castelain, lequel a réagi après l'annonce des nouvelles dates : "À mon avis, nous n'allons pas avoir un délibéré avant la rentrée".
La veille, lors du procès, était notamment reprochée la prise en charge par la collectivité de nuits dans un hôtel cinq étoiles près du Parc des princes à Paris, de repas avec sa compagne, d'un costume à 1.500 euros ou d'un parfum Hermès, ainsi que l'usage d'un véhicule pour ses déplacements personnels.
Les montants en jeu sont "ridicules", "même pas 100 euros" pour un repas pour deux personnes au restaurant, avait minimisé lundi M. Castelain. Il avait, cependant, reconnu un "problème de méthode", notamment dans l'usage d'une carte bancaire de la MEL et rappelé qu'il avait remboursé quelque 20.000 euros de dépenses prises en charge par la régie de son cabinet.
Avec Yann Fossurier / France Télévisions et AFP