Nouvelle ligne TER Lille-Paris : un succès pour le premier train de 9h12

Ce samedi 16 janvier est parti de la gare Lille Flandres le premier train de la nouvelle ligne TER Lille-Paris proposée les week-ends. Le train était plein, et les voyageurs ravis de tester la formule qui vise les petits-budgets et les adeptes du covoiturage, et du bus. 

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Il est presque 9h, le ciel n’est plus empli de ce rose intense, et il ne neige pas encore sur Lille. Dans la gare de Flandres, des voyageurs plus ou moins chargés se dirigent vers ce TER bleu qu’on croirait, de l’extérieur, identique aux autres. Sur le quai pourtant, l’agitation et la présence de journalistes ne trompent pas. Le TER de la ligne Lille-Paris proposé à partir de ce samedi 16 janvier va bientôt partir après vingt-sept ans d’arrêt pour un fonctionnement uniquement les week-ends. Dans les années 90, ce train express régional qui reliait les deux villes avait été détrôné, puis remplacé par le TGV, bien plus rapide. 

Mais aujourd’hui, le prix du billet du train à grande vitesse est devenu conséquent pour de nombreuses bourses. Certains habitués des allers-retours entre Paris et Lille ont fini par privilégier des moyens de transport plus abordables, comme le covoiturage, ou le bus, mais aussi bien plus polluants, et surtout plus longs.  

Les bus, covoiturages, et trains low cost privilégiés

Pour se rendre à Paris, explique ce jeune voyageur, je prends en fonction du prix un covoiturage ou un bus. Presque jamais un TGV normal. Mais de chez moi à Paris, ça fait entre 3 et 4h en bus. Ensuite, il faut aussi compter le trajet de la gare de Bercy”, détaille-t-il. 

Cet autre jeune homme préfère prendre les trains low-cost. Mais, précise ce dernier, “s’ils sont plus rapides que le bus, ils restent tout de même longs, et finalement, pas si intéressants que cela. Ils ne vont jamais jusqu’à Paris intra-muros. De Marne-la-Vallée, il faut ensuite reprendre un RER. C’est long, et cela coûte entre 10 et 15 euros en plus du prix du train.”

La cible : les jeunes et les familles

C’est justement les voyageurs à la recherche de prix abordables que visent la région Hauts-de-France et la SNCF, en mettant en place ce nouveau TER, expose Frédéric Guichard, directeur régional TER Hauts-de-France SNCF. “Nous visons les jeunes et tous ceux qui cherchent un bon plan comme les familles. Par exemple, un aller-retour leur coûtera 44 euros en prix d’appel (NDLR s’ils obtiennent les 200 premières places, ce sera au prix de 10 euros pour un adulte, et 1 euro pour un enfant) contre 70 euros d’essence et de péage en voiture. Et surtout, continue le responsable, cette nouvelle ligne va concurrencer le covoiturage et le bus, avec une empreinte carbone beaucoup moins importante”. 

 

A 9h15, les portes se ferment. Le train, plein, commence son trajet plus lent. "Il s'agit d'un train qui ne se contente pas de traverser les territoires entre Lille et Paris", explique Franck Dhersin, le vice-président des transports des Hauts-de-France.

On a vraiment voulu répondre à la demande des gens qui nous ont dit : ça serait bien de nous remettre le TER

Franck Dhersin, vice-président des transports de la Région Hauts-de-France

Il détaille : "Ce sont des trains qui vont mettre plus de temps que des TGV, mais pour 3 à 4 fois moins cher. Le TGV Lille Paris est le plus coûteux au kilomètre. Et on a vraiment voulu répondre à la demande des gens qui nous ont dit : ça serait bien de nous remettre le TER. Il s'arrête à Arras, Douai, Amiens, Longueau, puis Creil."

Cette dernière ville est la destination de cette jeune femme dynamique qui explique, ravie, pourquoi ce TER ne fera pas seulement des heureux chez les habitués du Lille-Paris. “Avant, je devrais passer par Amiens pour rentrer chez moi, à Creil. Il fallait descendre, attendre la correspondance. C’était beaucoup plus long. Maintenant je peux directement monter à Lille et descendre ici, c’est beaucoup plus pratique”. 

On va tester le marché du weekend

Frédéric Guichard, directeur régional TER Hauts-de-France SNCF

Ce jeune homme explique, quant à lui, qu’il est tombé par hasard sur ce trajet. “J’espère que ce n’est pas qu’un essai, et que cette formule va être maintenue, voire étendue”, précise-t-il. 

On va tester le marché du weekend, on le renforcera si cela est un succès, et nous étudierons, s’il existe une demande régulière, d’autres options”, répond Frédéric Guichard. La formule va-t-elle fonctionner ? “Evidemment si le prix reste à 10 euros", précise ce voyageur. Mais combien coûteront les billets de ceux qui ne bénéficieront pas de ce tarif et qui ne feront pas partie des 200 premiers acheteurs ? 

11h25, le TER entre dans la gare du Nord. Les Nordistes noircissent le quai d'arrivée. Alors qu’il commence à peine à neiger à Lille, ils peuvent, sereins, regarder vers le ciel parisien, et sourire : il neige aussi à Paris.

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