Après l'attaque contre le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val de Marne) dans la nuit de samedi à dimanche, l'Association des Maires de France invite élus et population à se rassembler en soutien aux maires devant les mairies françaises, à midi.
Toutes les mairies de France feront sonner leurs sirènes à midi à l'occasion de ces rassemblements, a annoncé dimanche le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard.
Dans un communiqué appelant dimanche à "une mobilisation civique des citoyens pour un retour à l'ordre républicain", l'AMF souligne que "depuis mardi dernier, (les) communes sont partout en France le théâtre de troubles graves, qui ciblent avec une extrême violence les symboles républicains que sont les hôtels de ville, les écoles, les bibliothèques, les polices municipales".
Le choc causé par la violente attaque à la voiture-bélier contre le domicile de Vincent Jeanbrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a provoqué une vive émotion dans le pays, où un retour au calme s'est toutefois esquissé dans la nuit de dimanche à lundi après cinq nuits d'émeutes consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier.
"J'ai été totalement sidéré. Jamais j'aurai imaginé vivre un fait pareil en France. Toute agression de maires est condamnable, mais là on touche le fond ! Déjà en 2022, on compte +15% d'agressions d'élus par rapport à 2021. Qu'est-ce que cela va être en 2023", a réagi ce matin Bertrand Ringot, vice-président de l'AMF et maire de Gravelines, joint par téléphone.
À Arras, La ville a indiqué qu’elle répondra à l’appel de l’Association des Maires de France (AMF), en appelant au rassemblement devant la Mairie d’Arras ce lundi 3 juillet, à 12h, et en faisant retentir les sirènes de la Ville. Les habitants souhaitant participer à ce rendez-vous solidaire avec toutes les autres communes du pays sont évidemment les bienvenus.
5.000 véhicules incendiés, près de 1.000 bâtiments dégradés
Après l'attaque contre la maison de Vincent Jeanbrun, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré aux maires, que le gouvernement ne "laissera(it) passer aucune violence" et que "la plus grande fermeté" serait appliquée dans les sanctions.
Emmanuel Macron doit quant à lui recevoir les présidents des deux assemblées également lundi, puis mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.Il a aussi demandé à Elisabeth Borne de rencontrer les présidents des groupes parlementaires lundi.
Le chef de l'Etat souhaite, en outre, "débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements", selon l'Elysée. En cinq nuits d'émeutes jusqu'à dimanche matin, le ministère de l'Intérieur a comptabilisé quelque 5.000 véhicules incendiés, près de 1.000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries, plus de 700 membres des forces de l'ordre blessés.
Avec AFP