Le syndicat UFAP Unsa dénonce la présence de rats au sein de la prison de Sequedin. Un phénomène déjà constaté en 2016 : un détenu avait alors filmé une horde de rats dans sa cellule.
Deux ans que le problème hante l'enceinte de la prison de Sequedin. Aujourd'hui encore, le syndicat UFAP Unsa alerte sur la présence de rats qui empêche les agents pénitentiaires de travailler dans de bonnes conditions.
"Plusieurs incidents sont survenus ces derniers jours au niveau du Pic A avec l'intrusion de rongeurs laissant l'agent en poste médusé de la situation inacceptable dans laquelle il se trouvait", déplore le syndicat dans un communiqué. "Forcément, le trou n'a été bouché que le lendemain..."
Le syndicat signale aussi l'odeur de "rat mort" qui a envahi les locaux quelques jours plus tard. "Le Pic a donc dû être fermé toute une matinée mettant forcément le bâtiment en difficulté avec une gestion des ouvertures de portes au PCI [...] Le problème soi-disant résolu était de retour ce lundi avec une odeur d'excrèments insoutenable... L'agent victime de vomissements a dû quitter son poste !", signale encore l'UFAP Unsa.
Un problème qui remonte à 2016
En 2016 déjà, la présence de rats était révélée grâce à plusieurs vidéos de détenus qui montraient des hordes de rats à l'intérieur de la prison. "Je me sens humilié, rabaissé. J'ai fait des erreurs, je ne suis pas au Club Med, je suis en prison mais il y a un minimum", expliquait alors l'un des détenus. "Je n'ai pas été condamné à être humilié, j'ai été condamné à une privation de liberté, d'aller et de venir. Point."
Il avait alors demandé à la justice d'obliger la direction à effectuer une campagne d'éradication. Quelques jours plus tard, le tribunal administratif de Lille ordonnait à l'administration pénitentiaire de redoubler d'efforts pour lutter contre cette invasion et de changer le détenu plaignant de cellule.
"Une telle situation, à laquelle (le détenu) ne peut pas se soustraire, affecte sa dignité, ainsi que celle de l'ensemble des détenus, et est de nature à engendrer un risque sanitaire pour l'ensemble des personnes fréquentant l'établissement, constituant par là même une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale", détaillait alors le juge des référés.
Modification génétique
Deux ans plus tard, le problème ne serait toujours pas résolu, bien que l'administration pénitentiaire affirme lutter contre cette invasion. "Le problème est connu et en cours de traitement", indique-t-on à la Direction interrégionale des établissements pénitentiaires. "Mais les traitement ne sont pas efficaces à 100% car les rats se modifient génétiquement pour y resister."
Le problème n'est pas unique à la prison de Sequedin. A Fresnes, en région parisienne, un détenu témoignait en mars 2017 à nos confrères d'Europe 1 de la présence de rats et de punaises dans les lits des chambres surpeuplées.
Au même endroit, un an plus tôt, le syndicat FO révélait que deux détenus étaient atteints de leptospirose, également appelée la "maladie des rats". Une maladie qui a atteint des niveaux records depuis 2011.