Suicide de Lindsay : "on essaie de savoir notre part de responsabilité", la rectrice de Lille s'explique

Alors que la famille de Lindsay a déposé quatre plaintes pour "non-assistance à personne en péril", dont l'une vise l'académie de Lille, la rectrice revient pour France 3 Nord Pas-de-Calais sur le niveau de responsabilité de l'institution dans la mort de la collégienne de 13 ans, scolarisée à Vendin-le-Vieil.

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Après le choc, l'heure des questions. La famille de Lindsay accuse les réseaux sociaux, le principal de l'établissement, la police et l'académie de Lille d'avoir une part de responsabilité dans le suicide de Lindsay, le 12 mai dernier. Elle annonce avoir déposé quatre plaintes pour "non-assistance à personne en péril".

La rectrice de l'académie de Lille, Valérie Cabuil, était l'invité du JT 12/13 de France 3 Nord Pas-de-Calais. Interrogée par Céline Rousseau, elle revient sur cette affaire et donne des explications.

Question : Vous sentez-vous responsable de la mort de cette Lindsay ?

Devant un tel événement, personne ne doit se sentir étranger. On essaie de savoir quelle est notre part de responsabilité. C'est bien pour cela que nous allons lancer une enquête administrative pour savoir ce qui a été bien fait et ce qui n'a pas été bien fait. En tous cas, nous nous sentons tous vraiment très désespérés par cela.

Q : Les faits de harcèlement étaient-ils remontés jusqu'à vous ?

Nous avions eu un signalement de harcèlement transmis par la famille à l'inspection d'académie, en fevrier 2023. Ce fait avait été traité par le collège et avait conduit à l'expulsion d'une élève. Mais très nettement, cela n'a pas suffit.

Rien que dans le département du Pas-de-Calais, nous avons reçu près de 750 signalements depuis la rentrée 2022.

Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille

Q : Les autres collégiens qui ont proféré des menaces sont-ils toujours dans l'établissement de Vendin-le-Viel ?

Non. A l'époque, en février, il n'y avait qu'une personne identifiée. Aujourd'hui, en mai, plusieurs personnes ont été mises en examen (5 personnes dont 4 mineurs NDLR) et à ma connaissance elles ne sont pas dans l'établissement.

Q : Combien de signalements avez-vous reçus depuis la rentrée ?

Nous en recevons énormément. Rien que dans le département du Pas-de-Calais, nous avons reçu près de 750 signalements depuis la rentrée 2022. Il est bon que les langues se délient. Ensuite, il faut les traiter ces signalements.

Le ministre de l'Education nationale a prévu d'inviter les parents de Lindsay.

Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille

Q : Le numéro de téléphone contre le harcèlement à l'école (le 3020) est-il assez diffusé ?

Dans notre académie nous avions travaillé pour que ce numéro soit visible dans les carnets de liaison. Puis dans les établissements les jeunes sont formés, il y a des journées lors desquelles nous leur parlons spécifiquement de harcèlement et ce numéro leur est donné. Mais cela fait partie des choses qu'il faut creuser pour qu'il y ait une meilleure information.

Q : Avez-vous prévu de rencontrer la maman de Lindsay ?

Le ministre de l'Education nationale (Pap Ndiaye) a prévu d'inviter les parents. De notre coté, l'enquête administrative va entendre tous les parents, car il n'y pas que cette famille qui a parlé de harcèlement. Les enquêteurs vont arriver la semaine prochaine et entendront tous les parents qui veulent se faire connaître.

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