La société BioSerenity a annoncé avoir mis au point un masque présenté comme le premier à la fois "filtrant et décontaminant" face à la Covid-19. Il a été développé en partenariat avec des chercheurs de l'université et du CHU de Lille.
La société BioSerenity, fabricant de masques pour Santé Publique France, a annoncé mardi avoir mis au point un masque présenté comme le premier à la fois "filtrant et décontaminant" face au Covid-19, en utilisant une couche textile "tueuse" de virus. Il a été développé en partenariat avec des chercheurs de l'université et du CHU de Lille, de l'Inserm et du CNRS.
Ce masque, qui est certifié CE pour sa version FFP et en attente de cette certification le 22 février pour sa version chirurgicale, "a la capacité de bloquer et tuer les virus" aérosolisés, a affirmé lors d'une conférence de presse le directeur général de BioSerenity, Marc Frouin.
De quoi selon lui faire la différence avec d'autres modèles développés de masques virucides, "beaucoup d'annonces de choses qui nous semblent superficielles au niveau des critères".
Usage unique et préconisé pour un port de 4 heures
Disponible à la commande dès mardi pour sa version FFP et le 22 février pour sa version chirurgicale, ce dispositif médical, à usage unique et préconisé pour un port de 4 heures.
Il intègre dans ses quatre couches une couche filtrante rendue bactéricide et virucide par un "principe physique et un principe chimique de blocage" via l'utilisation de deux molécules, la cyclodextrine et l'ammonium quaternaire, a expliqué Gaetan Gerber, du pole R&D de BioSerenity.
Les études menées ont montré une réduction du virus de 99.9% en moins de 5 minutes, et de 99.96% en moins de 2 heures, selon le professeur de la faculté de Pharmacie de Lille et chercheur à l'Inserm, Nicolas Blanchemain. Ce dispositif "fonctionnera sur les variants", a-t-il assuré.
Rappelons quand même que l'efficacité clinique (médicale) de protection effective supplémentaire des porteurs de ce masque n'est pas prouvée. Le pouvoir virucide en conditions réelles n'est que théorique... Wait and see https://t.co/S7SGulCQY2
— Philippe Froguel (@philippefroguel) February 17, 2021
L'endocrinologue Philippe Froguel, professeur à l'université de Lille et membre de l'Imperial College London nuance toutefois dans un tweet posté ce matin "Rappelons quand même que l'efficacité clinique (médicale) de protection effective supplémentaire des porteurs de ce masque n'est pas prouvée".
"Made in France"
Avec une actuelle capacité de production d'un million de masques "Made in France", BioSerenity affiche des tarifs de 1,49 euros pour le masque FPP et de 0,44 euro pour la version chirurgicale pour la vente au public, qui doit intervenir progressivement après une distribution prioritaire aux soignants.
Le Pr. Blanchemain (#ULille / @InsermNordOuest) souligne la manière dont le laboratoire a évalué l'efficacité du masque filtrant, avec une réduction de 99,9% du titre viral en moins de 5 minutes, et ce pendant toute la durée du port du masque (4h)https://t.co/Tf7EG9gs1M
— Université de Lille (@univ_lille) February 16, 2021
Jeune entreprise innovante créée en 2014 pour "accompagner la médecine connectée", BioSerenity compte désormais 650 collaborateurs et un chiffre d'affaires de plus de 65 millions d'euros en 2020.