Le conflit est entré dans sa neuvième semaine sur le site Verbaudet. Les tensions se multiplient ces derniers jours, la CGT dénonce l'agression du délégué Vertbaudet, qui serait survenue mardi 16 mai dans la soirée.
Cela fait quasiment deux mois que le conflit dure sur le site de Verbaudet de Marquette-Lez-Lille. 80 salariés sont en grève devant cet entreprôt pour réclamer une augmentation des salaires, soutenus par la CGT. Depuis le début de semaine, les tensions se multiplient entre les forces de l'ordre les grévistes et les militants syndicalistes de la CGT.
Il y a deux jours, lundi 15 mai, le piquet de grève, devant les entrepôts a été démantelé par les forces de l'ordre. Dans un communiqué, la préfecture mentionnait mener cette évacuation sur décision du tribunal judiciaire de Lille. Elle ajoutait : " de graves troubles à l'ordre public ont également été constatés ces derniers jours mettant en danger l'intégrité physique des personnes présentes sur le site, notamment les centaines de salariés y travaillant : incendie volontaire d'un poste électrique, tirs d'artifice et de mortiers..."
Dans la même journée, deux syndicalistes ont été interpellés par les forces de l'ordre, qui venaient débloquer l'accès des camions au site. L'Union départementale de la CGT du Nord évoque des violences sur ses syndicalistes et annonce porter plainte.
La députée Brigitte Liso, députée Renaissance de la quatrième circonscription du Nord, à adressé son soutien à la direction de Verbaudet et aux salariés, non-grévistes. Elle mentionne dans le communqiué : "Cette décision doit être respectée par le personnel, mais également par les acteurs extérieurs souhaitant s'immiscer dans ce conflit".
Elle ajoute également que le dialogue social a été respecté. Et dénonce le fait que "certains élus d'extrêmes gauches instrumentalisent les ressentiments des salariés grévistes à des fins politiques".
La CGT dénonce une nouvelle arrestation
Dans un communiqué qui date de mardi 16 mai, la CGT dénonce une nouvelle "arrestation caractérisée" du délégué CGT Vertbaudet.
L'agression aurait eu lieu hier soir au domicile du délégué Verbaudet. L'Union locale des CGT de Tourcoing précisait dans un premier communiqué qu'il aurait été embarqué par "des individus prétendument policiers, qui l'ont interpellé aux cris de "sale gréviste", " toi le délégué syndical", ils l'ont copieusement gazé, frappé et lui ont craché à la figure." Toujours selon ce communiqué, le délégué aurait été jeté du véhicule sur la commune de Ronchin.
Dans la journée du mercredi 17 mai, les syndicalistes se sont montrés plus prudents sur l'identité des agresseurs. Ils confiaient au micro de France Bleu Nord : "Nous exprimions un doute sur la qualité des individus qui l'ont agressé. Ce doute se renforce aujourd'hui, après que nous ayons pu échanger avec divers interlocuteurs."
De son côté, la préfecture a notifié que "l'ensemble des moyens d'investigations pourront être déployés s'il y a un dépôt de plainte de l'intéressé qui n'a, à cette heure, pas été effectué. Le parquet a été saisi."
L'ULCGT de Tourcoing appelle "à punir les coupables et faire cesser ces agissements insupportables".
"Cesser les poursuites contre les grévistes"
Interrogée ce matin dans la matinale radio de France Inter, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT a annoncé parler des 80 ouvrières de Verbaudet lors de son entretien cet après-midi, ce mercredi 17 mai à Matignon avec Élisabeth Borne.
Elle expliquait :" Non seulement le patron refuse de négocier, mais en plus le préfet au lieu d’organiser une médiation vient de leur envoyer les CRS pour démanteler le piquet de grève. Je vais lui demander immédiatement de cesser toutes les poursuites contre les grévistes et d'ouvrir une médiation."