LOSC : une nouvelle "maison-mère" créée au Luxembourg

Le magazine économique Paperjam a révélé dans son numéro d'avril l'existence d'un nouveau maillon dans la chaîne de propriété du LOSC : il s'agit de Lux Royalty, une société luxembourgeoise créée en janvier dernier. Elle détient 100% de L Holding, la société parisienne qui possède le club.

Il y a trois mois, nous révélions avec Mediapart et Mediacités le montage complexe mis en place par Gérard Lopez pour racheter le LOSC. Un montage en forme de poupées russes impliquant plusieurs sociétés liées les unes aux autres, dans différents pays. A l'origine, l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois devait reprendre le club nordiste via Victory Soccer, une structure londonienne, propriété à 100% de Chimera Consulting, une offshore domiciliée à Hong-Kong, elle-même détenue à 100% par Incredible Wealth, une autre offshore située aux Iles Vierges Britanniques, dans les Caraïbes.

Mais ce montage a rapidement évolué avant le "closing", c'est-à-dire la vente définitive du club survenue le 25 janvier dernier. Gérard Lopez a d'abord indiqué qu'Incredible Wealth, la coquille des Iles Vierges, était sortie de la chaîne et qu'il était désormais seul propriétaire, en son nom propre, de Chimera Consulting, la société hong-kongaise qui contrôle les autres entités (ce changement toutefois n'est toujours pas notifié à ce jour au registre du commerce local). Par ailleurs, deux autres maillons ont été ajoutés : L Holding, société parisienne immatriculée le 13 janvier, et Lux Royalty, société luxembourgeoise constituée le 10 janvier.

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Gérard Lopez avait expliqué avoir créé L Holding en France "pour éviter les problèmes" et dissiper les interrogations sur son schéma de reprise. C'est elle qui détient aujourd'hui 95% des actions du LOSC. A l'origine, elle avait pour unique actionnaire Victory Soccer, la société londonienne dirigée par Gérard Lopez, mais le magazine économique luxembourgeois Paperjam a révélé dans son numéro d'avril qu'elle était désormais la propriété de Lux Royalty, la nouvelle entité luxembourgeoise, filiale à 100% de... Victory Soccer. Une information qui nous a été confirmée par le LOSC.


Une structure destinée à de futurs investisseurs ?

Qu'est-ce que Lux Royalty et quelle est la vocation de cette énième structure ? Sollicité sur le sujet, Marc Ingla, le directeur général du LOSC, n'a pas souhaité s'exprimer. "Ça fait partie de la structure du rachat du LOSC", nous a-t-il seulement indiqué par l'intermédiaire d'un porte-parole du club. Grâce aux documents consultables au registre du commerce luxembourgeois, nous savons qu'elle a pour gérants Gérard Lopez et Claude Zimmer. Ce dernier, de nationalité luxembourgeoise, est membre du conseil de la Banque Centrale du Luxembourg. Gérard Lopez nous l'avait présenté en janvier comme "un prestataire de services reconnu dans la création de sociétés d’investissements". Claude Zimmer est devenu depuis administrateur du LOSC. Il est également administrateur de deux autres entités de la chaîne de propriété du club : Victory Soccer à Londres et Chimera Consulting à Hong-Kong. Lux Royalty est domiciliée au 50, rue Charles Martel à Luxembourg, à la même adresse que deux sociétés de Calude Zimmer spécialisées dans les services financiers (Zimmer & Partners et Lux Global Trust Services).


Le capital de cette société (105 000 euros) a été divisé en 1050 actions d'une valeur de 100 euros réparties en différentes catégories : 50 parts dîtes "ordinaires" forment la Classe A (environ 4,8% du capital). Les autres, "préférentielles" et "rachetables", forment les Classes B, C, D, E, F, G, H, I, J et K. "Les propriétaires des parts sociales rachetées se verront attribuer quatre-vingt-dix pour cent (90%) des résultats reportés distribuables", indiquent les statuts de Lux Royalty. Il s'agit, à l'évidence d'une porte d'entrée pour de futurs investisseurs. Et un schéma incitatif a même été mis en place pour les attirer. Si chaque classe d'actions de B à K regroupe 100 parts sociales, elles accordent différents avantages : une action de Classe B donne ainsi droit à 0,1% des dividendes contre 0,09% pour une action de Classe C, 0,08% pour une action de Classe D et ainsi de suite. Une action de Classe K, elle, ne permettra de toucher que 0,01% de l'enveloppe distribuée aux actionnaires. En clair, les investisseurs qui se manifesteront les premiers seront les mieux servis et se verront attribuer les parts les plus rémunatrices (sans oublier que la fiscalité luxembourgeoise sur les dividendes est plus favorable qu'en France pour les "sociétés-mères"). Mais il faudra, bien entendu, que le LOSC dégage des bénéfices, ce qui n'a pas été le cas la saison dernière, avec une perte de 18 millions d'euros

Nous avons demandé au LOSC si de nouveaux actionnaires étaient entrés au capital de Lux Royalty depuis la création de cette société en janvier dernier. La réponse est pour l'instant négative. "Aucun investisseur ou partenaire stratégique n'est envisagé pendant la première phase de construction du projet, c'est-à-dire entre 6 mois et 1 à 2 ans", nous avait fait savoir Gérard Lopez en janvier dernier alors qu'une brochure vantant son projet - et les plus-values réalisées sur les achats/ventes de joueurs - avait été transmise à des intermédiaires et de potentiels investisseurs.
   
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