Dans un document que nous révélons avec Mediapart et Mediacités, Gérard Lopez développe son "business plan" pour le LOSC en vue d'attirer des investisseurs. Dans ce projet, principalement axé sur l'achat et la vente de joueurs, Marcelo Bielsa apparait comme consultant de la future maison mère.
C'est un document "hautement confidentiel" de 25 pages, rédigé en anglais, qui a été récemment transmis à Mediapart, France 3 Nord Pas-de-Calais et Mediacités, à la suite de notre première enquête sur le rachat du LOSC par Gérard Lopez. Son titre : "LOSC : Renforcer l'excellence dans le football pour le succès". D'après les métadonnées contenues de ce fichier PDF ("LOSC VS Ltd Investors prez Jan2017"), la création de cette brochure - qui détaille les projets du repreneur et porte la mention "janvier 2017" - remonte au 17 octobre dernier, au lendemain de l'annonce officielle des "négociations exclusives" entre l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois et Michel Seydoux. La dernière mise à jour date du 11 janvier, deux jours avant leur très médiatique passation de pouvoir à Luchin et au Stade Pierre-Mauroy. Marc Ingla, futur directeur général du LOSC, apparaît comme l'auteur de cette présentation, manifestement destinée à séduire de potentiels investisseurs, alors que la vente n'est toujours pas bouclée officiellement à ce jour et que le LOSC doit encore passer vendredi devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le "gendarme financier" du football français, après un premier rendez-vous reporté.
Selon Gérard Lopez, ce document ne vise absolument pas à lever des fonds pour boucler le rachat du LOSC, ni pour assurer son financement immédiat. "Je ne me suis pas caché du fait que j'aimerais développer le LOSC à l'étranger", nous a-t-il répondu lundi par téléphone, confirmant l'authenticité du fichier. "Je n'ai jamais cherché à avoir un partenaire là maintenant, puisque je veux détenir 100% du club. Par contre, ce que je cherche c'est un partenaire qui soit capable de développer des académies de football en Chine". Ce projet d'académie en Chine est bien évoqué dans le document, mais il n'est qu'un élément, parmi d'autres, dans cette brochure qui vante le produit LOSC dans son ensemble et sous ses différents aspects. "Soyons clair, moi je veux trouver un jour un investisseur qui devienne actionnaire minoritaire au LOSC, tel que je l'ai dit à différentes reprises, mais qui apporte la capacité d'ouvrir des académies en Asie", nous a répété l'ex-patron de l'écurie Lotus de Formule 1. "Aucun investisseur ou partenaire stratégique n'est envisagé pendant la première phase de construction du projet, c'est-à-dire entre 6 mois et 1 à 2 ans", insistent ses avocats, dans un courriel transmis lundi soir.
Bielsa conseiller technique
"Le LOSC est une opportunité d'investissement très excitante avec des possibilités de croissance à la fois incrémentales [par palier NDR] et matérielles avec un partenaire tel que Victory Soccer et ses associés", peut-on pourtant lire à la page 5 du document. Victory Soccer est l'un des maillons du montage mis en place par Gérard Lopez pour racheter le LOSC. Cette société londonienne - qui a failli être dissoute en juin dernier, faute d'activité commerciale - est censée jouer un rôle de "maison-mère" dans l'organisation prévue. Elle possèdera 100% des parts de L Holding, une nouvelle société parisienne qui détiendra, elle, 95% du club nordiste.A la page 7 de la brochure, Gérard Lopez et son bras droit Marc Ingla, ancien dirigeant du FC Barcelone, sont présentés comme les deux dirigeants de "l'équipe gagnante" de Victory Soccer. A leurs côtés, deux "conseillers techniques football" avec leurs photos : Marcelo Bielsa et Luis Campos.
Ex-entraîneur argentin de l'Olympique de Marseille, Marcelo Bielsa est décrit comme "coach de référence pour les méthodes d'entraînement et les tactiques". Sa présence dans cette brochure officielle de la future équipe dirigeante du LOSC, a de quoi surprendre : dimanche dernier en effet, sur le plateau de l'émission Téléfoot sur TF1, Gérard Lopez n'a confirmé qu'un simple accord verbal avec El Loco qui, selon ses dires, ne serait pas susceptible de rejoindre Lille avant le mois de juin, au poste d'entraîneur. A condition toutefois qu'il accepte le contrat proposé. Visiblement, le futur patron du LOSC n'a pas attendu qu'il paraphe quoi que ce soit pour utiliser déjà son image afin de promouvoir ses projets...
"Il est tout à fait au courant", nous assure Gérard Lopez. "Parce qu’aujourd’hui, comme j’ai pu le dire à la presse, la question du contrat ne se pose même pas. M.Bielsa est tout à fait au courant d’un contrat qui a juste à être signé. Et il doit juste prendre sa décision par rapport à des raisons privées. Sur le fait qu’il vienne ou qu’il ne vienne pas comme entraîneur".
Mais en attendant qu'il dise oui pour le poste d'entraîneur, Marcelo Bielsa est-il rémunéré pour prêter son image au projet ? "Non, pas pour l’instant, puisque c’est un ami", nous a répondu le futur propriétaire lillois. "Franchement, vous jouez à quelque chose d’assez étonnant", s'agace-t-il. "M.Bielsa n’est pas simplement au courant, M.Bielsa, je l’ai au téléphone tous les jours ou tous les deux jours. Et Luis Campos [l'autre conseiller technique NDR] l’a au téléphone. Ce n’est pas un rôle que je lui fais assumer, c’est un rôle qu’il joue. Aujourd’hui, c’est une des personnes de référence dans le projet, quand on parle de foot. Tous les jours ! Pas tous les trois jours, pas une fois par semaine, tous les jours ! Ce qui est écrit dans cette présentation est absolument vrai". "Le choix des joueurs se fait avec Luis Campos et lui", nous a-t-il ensuite fait savoir, dans une réponse écrite, transmise par ses avocats.
"Plate-forme commerciale"
L'autre conseiller de Victory Soccer, le Portugais Luis Campos, est bel et bien présent, lui, à Luchin pour plancher sur le recrutement lillois. "Comme directeur technique de l'AS Monaco, il a généré 300 millions d'euros de profit", indique la brochure destinée aux investisseurs. La question des plus-values réalisées sur les ventes de joueurs occupe, à elle seule, trois pages du document.
A la page 11, des graphiques mettent en exergue les bons chiffres du LOSC en la matière. Car si le club nordiste est commercialement déficitaire depuis plusieurs années, sa capacité à bien vendre des joueurs achetés à moindre prix permet de sauver les meubles : 306 millions d'euros encaissés lors des transferts effectués ces 10 dernières années, indique le document, pour 107 millions dépensés, soit un excédent de 199 millions. A la page 12, le championnat de Ligue 1 est présenté comme "une plate-forme de vente net de joueurs", avec "la Premier League [anglaise NDR] comme principal client". "La Premier League (et même le Championship [2e division anglaise NDR]) va devenir le principal marché pour le LOSC, avec l'extension de la stratégie sportive (détection, style de jeu, sélection de l'entraîneur, entraînement...). Les nouveaux et très riches contrats TV en Angleterre vont pouvoir pousser encore plus loin cette stratégie", peut-on également lire.
Gérard Lopez et son équipe assurent vouloir mettre le paquet pour repérer, former et revendre à terme des futurs cracks du ballon rond. La brochure promet l'intensification du "scouting" (détection), avec l'objectif de superviser 600 joueurs par an au lieu de 200 actuellement (page 19) et la mise en place de nouveaux réseaux en Amérique Latine, en Europe du Nord et en Europe de l'Est. Si l'ambition "pour le futur" est de faire du LOSC "un club vaisseau-amiral" (comparable à l'AS Roma ou l'Atlético de Madrid d'après le document), le projet le décrit dans l'immédiat comme "club de transition" dans le parcours des joueurs pro et comme "plate-forme commerciale". "Le LOSC - comme plate-forme et club de transition vendant du rêve aux meilleurs jeunes talents pour les promouvoir et les vendre soit à des clubs "vaisseau-amiral", soit à des top clubs - est le meilleur potentiel multiplicateur pour l'investissement sur les joueurs en Europe avec Porto et d'autres", lit-on en page 13.
"Faire des choix purement financiers qui affecteraient le niveau du club, ça, c'est des choses qu'on ne fera pas", s'était défendu Gérard Lopez lors de sa conférence de presse, à Luchin, le 13 janvier dernier. "Pour être clair, par exemple, dans le cadre de jeunes joueurs ou de joueurs talentueux qu'on va intégrer, vendre pour vendre, ce n'est pas l'objectif ". Même si la brochure parle bien d'investir dans des joueurs "pour soutenir la compétitivité de l'équipe", leur revente fait figure d' argument phare et central pour séduire d'éventuels partenaires.
"Developpement immobilier" à Luchin
Mais cet argument n'est pas le seul. En page 9, la brochure indique qu'il y a "des possibilités de développement immobilier autour du site de l'académie", c'est-à-dire du Domaine de Luchin, à Camphin-en-Pévèle, près de l'autoroute A27 et de la frontière belge. Comme l'a rappelé récemment 20 Minutes, 20 hectares du domaine (soit la moitié des terrains), jusqu’ici classés en zone verte, sont désormais passés en zone économique à vocation de loisirs. Mais le maire du village, Michel Dufermont, a déjà prévenu chez nos confrères que "le PLU [Plan Local d'Urbanisme NDR] ne permet pas de faire de l’urbanisation pure et dure. Cela ne peut qu’être des activités économiques liées au sport que ce soit de la restauration ou de l’hébergement".
Gérard Lopez, lui, assure de son côté qu'il n'a pas l'intention de revendre une partie des terrains. "C’est impossible parce qu’ils sont détenus dans la structure d’une autre façon, ce n’est pas possible de détacher ça de la vente", argumente-t-il. La brochure, elle, n'évoque qu'un seul projet immobilier à Luchin : celui d'une LOSC "Football Academy University", qui pourrait voir le jour en 2020. Le futur patron des Dogues semble s'inspirer du projet Luchin 2020, initié l'an dernier par l'équipe dirigeante sortante. Il prévoyait notamment la construction de bungalows, d’une salle multisports, d’un centre de remise en forme ou d’un centre de soins. Mais Gérard Lopez y ajoute un centre d'apprentissage théorique sur le football, destiné aussi bien aux jeunes du centre de formation, qu'aux étudiants étrangers et jeunes footballeurs amateurs.
"Contrairement à d’autres sports, le foot est très peu documenté", nous a expliqué l'homme d'affaires. "On aimerait le faire avec des nouvelles technologies. Avec la vidéo, de la détection de mouvement, etc... aujourd’hui, la plupart des joueurs en fait gèrent leur match avec un positionnement qui est stratégique et 80% du reste, c’est de l’instinct. Cet instinct peut rester mais il doit être renforcé par une intelligence de jeu qui vient du fait que le joueur sache plus ou moins reconnaître la situation de jeu parce qu’il l’a déjà vue avant".
Des vues sur le Stade Pierre-Mauroy
Plus surprenant, la brochure diffusée par l'équipe de Gérard Lopez parle aussi (en page 5) "d'évaluer une opération de financement de rachat du stade", afin d'en faire "une source supérieure de revenus dans le futur". "On n’en est pas du tout là pour l’instant", temporise l'intéressé par téléphone. "Mais effectivement, vous ne pouvez pas reprendre un club comme le LOSC qui joue dans un stade où il loue, sans réfléchir à ce qu’un jour, le LOSC ait son propre stade ou qu’en tout cas, on réfléchisse à être en partie partenaire du stade qui existe. C’est même bête de ne pas dire ça."
Le LOSC est déjà partenaire du Stade Pierre-Mauroy, via le GIE (Groupement d'intérêt économique) Grand Stade. La construction de l'enceinte de Villeneuve-d'Ascq, inaugurée en 2012, a été chiffrée à 324 millons d'euros mais le montant total prévu par le partenariat public privé (PPP) conclu entre Elisa (groupe Eiffage) et la Métropole Européenne de Lille (MEL) a été estimé à 690 millions d'euros. La métropole doit rembourser l'opérateur jusqu'en 2043 pour devenir le propriétaire du Stade.
"Je n'ai pas été contacté par Monsieur Lopez, ni par des membres de son équipe sur ce sujet comme sur aucun autre sujet du LOSC", nous a fait savoir ce mardi Damien Castelain, le président de la MEL, par courriel. "Le contrat de partenariat permet une cession (cf. article 19) du contrat lui-même mais pas de la propriété du Stade, qui reste à la MEL à l’échéance du contrat. Dès lors, le repreneur assure tous les droits et obligations résultant du contrat". En clair, le LOSC pourrait seulement se substituer à l'opérateur actuel, Elisa, mais la collectivité resterait propriétaire, quoiqu'il arrive, à la fin du PPP.
Le projet de Gérard Lopez concernant le stade intéresse un fin connaisseur du dossier. Eric Darques, l'homme à l'origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen pour "favoritisme" de la Métropole Européenne de Lille dans le dossier de l'attribution du chantier du stade, a un avis un peu différent de celui de Damien Castelain. Pour lui, le stade pourrait éventuellement être vendu à un nouveau propriétaire. A une condition : que la collectivité, en l'occurrence la MEL récupère ce qu'elle doit payer. Soit environ 30 millions d'euros par an sur 31 ans, c'est-à-dire... 930 millions d'euros environ. Une grosse somme : "Si Lopez fait un chèque de 930 millions d'euros, je serai d'accord. Sinon, je contesterai", nous explique Eric Darques. "Il y a déjà eu des irrégularités dans ce dossier, on ne va pas en plus vendre le Stade au rabais !"
L'académie chinoise
Le projet de développement du club à l'international, en Chine en particulier, est enfin le dernier axe exposé dans le document. Il n'y est question d'académies (au pluriel) et même d'un club chinois "propriété du LOSC" (page 25). L'idée est de profiter de l'importante manne que la fédération chinoise envisage d'investir pour développer ce sport dans l'Empire du Milieu.
Ce projet a toutefois été initié par Michel Seydoux. "Il y a 18 mois, j'ai commencé à étudier des pistes asiatiques", nous a-t-il expliqué lundi. "Oui, le LOSC essaie de trouver des partenariats avec la Chine autour de notre savoir-faire en matière de formation, qui est notre valeur ajoutée. Il est logique que Marc Ingla [l'auteur de la brochure NDR] cherche des investisseurs, pas pour une entrée au capital, mais pour développer la formation. Il ne s'agit pas d'inviter un investisseur autour de table mais de développer un projet d'académie. Le LOSC avait d'ailleurs déjà failli signer avec une université chinoise. Le repreneur va accélerer ces projets de partenariats avec l'Asie, qui existaient déjà".
Un intermédiaire sème le trouble
Ce que l'on sait, c'est que cette brochure que nous venons de détailler a été transmise par courriel à un investisseur potentiel par un certain Laurent Pichonnier. Cet intermédiaire, dirigeant de la société luxembourgeoise Global Finance Consult, est une vieille connaissance de Gérard Lopez, aux côtés duquel il a participé au lancement de l'aventure Lotus en Formule 1. En 2014, Laurent Pichonnier avait également monté Fair Play Capital, un fonds aujourd'hui liquidé, qui se présentait comme "la première SICAV en Europe qui investit dans le football". L'idée était de prêter de l'argent à des clubs pour financer des achats de joueurs et obtenir ensuite un pourcentage à la revente. Une pratique interdite par la FIFA en mai 2015. Dans ce projet, il était conseillé par une ancienne connaissance du LOSC, Jean-Luc Buisine, qui fut le responsable de la cellule recrutement du club nordiste entre 2003 et 2011.
Contacté en octobre dernier au sujet de ses liens avec Gérard Lopez, Laurent Pichonnier nous avait assuré qu'il n'était "plus impliqué dans le milieu du football" et "pas impliqué dans ce projet de rachat du LOSC". Quelques semaines plus tard pourtant, il l'était. A sa façon. En novembre 2016, il fait une proposition par courriel à un partenaire potentiel : "C’est un club de Ligue 1" valorisé "plus de 200 millions d’euros, et il est possible d’acheter une participation de 33% dans le club" pour "75 millions d’euros", avec en prime "un siège au conseil d’administration". Un tarif au prix fort, très surprenant, puisque Gérard Lopez a indiqué que la valorisation du club s'élevait à environ 80 millions d’euros, dette comprise !
Un second courriel a été envoyé par Laurent Pichonnier, moins d’une semaine avant la conférence de presse de Gérard Lopez du vendredi 13 janvier. Il est accompagné de la brochure en pièce jointe. "Le deal va devenir public à la fin de la semaine, donc on peut commencer à avancer avec vos homologues chinois", écrit-il. Le financier ajoute que Gérard Lopez "a racheté 95% du LOSC" (ce qui est faux, le "closing" de la vente n'étant encore effectué), et qu’"il cherche désormais à vendre 20 à 25% des actions de la holding de détention à un partenaire, de préférence originaire de Chine, avec pour objectif d’y développer l’académie."
Gérard Lopez assure que Laurent Pichonnier a agi dans son dos. Lorsque nous lui avons lu les courriels, dont celui qui propose de vendre un tiers du LOSC pour 75 millions d’euros, il n’en a pas contesté l'authenticité. "Cela ne vient pas de nous. Cela vient de M.Pichonnier". "Je n'ai démarché aucun investisseur chinois", nous a-t-il répété. "Demandez à M.Pichonnier s'il a un mandat de notre part pour démarcher qui que ce soit. Ce qu'il a, c'est une présentation qu'il m'a demandée dans le cadre des académies de foot. Par contre, si lui a envoyé des choses en disant que je démarchais, c'est avec lui que vous devez voir, car dans un cadre pareil, il faut avoir un mandat, et il n'a aucun mandat de ma part, pour vendre quoi que ce soit." "Quand j'ai découvert ces emails - parce que mes avocats lui ont demandé une copie de ces emails -, je lui suis tombé dessus en disant "pourquoi est-ce que tu as envoyé ça ?"", s'énerve le futur propriétaire du LOSC. "Sa réponse à ça, ça a été qu'il pensait pouvoir faire un bon deal pour tout le monde". Selon lui, ce que Laurent Pichonnier a fait est "grave, et c'est pour ça que mes avocats sont dessus".
Joint lundi matin par téléphone, Laurent Pichonnier a d'abord nié l'authenticité de ces courriels, les qualifiant de "faux". Lorsque nous l’avons rappelé pour lui dire que Gérard Lopez ne démentait pas leur authenticité, le financier s’est en partie ravisé. Il a reconnu en être l’auteur, les dates d’envois et même certains passages. Mais selon lui, les textes ont été "retravaillés" pour y ajouter de fausses informations, avec une "volonté de nuire". En ce qui concerne le rachat de 33% d’un club de Ligue 1 dans le premier courriel de novembre, il assure que cela ne concernait pas le LOSC mais... les Girondins de Bordeaux. Pour le second courriel de janvier, il dément avoir écrit le passage indiquant que 20 à 25% du capital du club est à vendre. Mais l'intermédiaire, désavoué par Gérard Lopez, a refusé de comparer ses courriels avec ceux en notre possession.
"J'ai la capacité financière"
Dans l’avertissement aux investisseurs qui figure en page 2 de la brochure du projet LOSC transmise par Laurent Pichonnier, il est question de "financements qui pourraient inclure des souscriptions au capital ou de l’endettement au niveau de la société qui porte l’investissement". Mais Gérard Lopez répond qu'il s’agit d’une disposition "standard", pour "être protégé". "Je ne vais pas emprunter à mon nom, à titre personnel, au nom de Gerard Lopez, non. Du tout, du tout, du tout", martèle-t-il.
"Aujourd’hui, j’ai la capacité effectivement d’investir un certain montant qui n’est pas 80 millions. 80 millions est l’enveloppe totale qu’il faudra à un moment donné. J’ai la capacité pour amener le LOSC où il faut. Si l’enveloppe totale est d’ici 18 mois de 80 millions, oui, à ce moment là, j’ai la capacité de faire ça". Les supporters lillois seront bientôt fixés : le rendez-vous à la DNCG, qui examinera le budget présenté par les nouveaux dirigeants du LOSC, est prévu vendredi à 15h. Le feu vert du "gendarme financier" du football français est indispensable pour signer les premières recrues et lancer véritablement la nouvelle aventure lilloise de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois.