Après la révélation du site emblématique pour les Hauts-de-France en mars dernier - la Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil (62) - la Mission Patrimoine a révélé ce lundi 4 septembre les 100 sites départementaux lauréats en France. Dans notre région, chacun des cinq départements va voir un de ses édifices subventionné pour restauration.
Le loto du patrimoine revient pour une 6e édition. Depuis son lancement en 2018, il a permis de sauver plus de 850 sites en France et en Outre-mer, dont plus d'une centaine de projets emblématiques du patrimoine régional et plus de 750 sites départementaux.
Dix-huit projets emblématiques du patrimoine des régions de métropole et collectivités d'outre-mer, et un projet par département sont retenus chaque année. Ils sont sélectionnés selon quatre critères principaux : l'intérêt patrimonial et culturel, l'état de péril, la maturité du projet et son impact sur le territoire.
Après la révélation en mars dernier du site emblématique pour les Hauts-de-France - la Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil, un ancien monastère situé dans le Pas-de-Calais - la Mission Patrimoine a révélé ce lundi 4 septembre les cent sites départementaux lauréats en France pour l'année 2023... Voici les cinq de notre région qui vont bénéficier de subventions pour restauration.
La tour d'aiguillage ferroviaire dite "la Florentine" à Buire (Aisne)
Construite en béton armé entre 1920 et 1921, la tour d'aiguillage est l'un des derniers vestiges de la cité cheminote de Buire, qui, au début du XXe siècle, fut le plus grand centre de triage ferroviaire de France en dehors de Paris. Détériorée lors des bombardements de 1944, la tour ne sera jamais remise en état et est désaffectée depuis. Elle est aujourd'hui dans un état sanitaire inquiétant et de nombreux éléments ont disparu, comme les traverses de plusieurs fenêtres ou les cadrans des horloges. Jugé trop dangereux, l'accès au public est interdit.
Les travaux de restauration concernent la mise hors d'eau et hors d'air de l'édifice, la restitution des quatre horloges disparues du sommet de la tour, puis l'aménagement intérieur qui permettra la transformation de l'édifice en gîte insolite.
L'hôtel de ville de Bergues (Nord)
L'hôtel de ville de Bergues a été reconstruit en conservant une toute petite partie des éléments architecturaux de l'ancien hôtel de ville du XVIIe siècle. Depuis, la configuration des lieux, telle qu'elle a été établie au XIXe siècle, a peu changé et l'édifice n'a connu que très peu de travaux ou des interventions relevant de l'entretien. Les verrières ont par exemple été remplacées par des tôles ondulées, les menuiseries ont été en partie changées ou encore l'accès du côté de la façade a été équipé d'une rampe pour améliorer la sécurité des personnes. Des interventions qui ne permettent pas de recevoir aujourd'hui le public dans de bonnes conditions.
Les travaux de restauration vont permettre de rétablir l'étanchéité, une action primordiale alors que l'édifice héberge un décor, du mobilier et des archives. Ils sont également l'occasion de réaliser l'isolation des combles.
Le four à chaux de la sucrerie de Francières (Oise)
La sucrerie de Francières a été en activité de 1829 à 1969. C'est l'une des plus anciennes sucreries de France. Reconnue comme site patrimonial emblématique de l'histoire industrielle et agricole de Picardie, elle est avec ses bâtiments protégés au titre des Monuments historiques.
Les travaux consisteront à le mettre en sécurité, reprendre les maçonneries, changer les cerclages en fer, rejointoyer les briques et reconstruire la cabane en bois du chef de four au sommet.
Le projet est de réhabiliter et transformer en lieu de mémoire la Sucrerie de Francières, témoin de la Picardie industrielle des XIXe et XXe siècle. Elle aura pour vocation d'être à la fois pôle culturel et touristique.
L'église Notre-Dame à Hesdin (Pas-de-Calais)
L'église d'Hesdin est le premier bâtiment public à être construit sur l'ordre de l'empereur Charles Quint, après le siège, la ruine et la reconstruction de la ville.
Restaurée au XIXe siècle, elle a été épargnée par les conflits mondiaux du XXe siècle. Pour autant, elle n'a pas connu de restaurations importantes depuis la campagne de travaux menée par Clovis Normand. De nombreuses fissures sont ainsi apparues au fil des décennies. Et en décembre 2022, une partie des voûtes s'est affaissée à l'intérieur du monument, ordonnant une action urgente dans l'année en cours.
Le plan de restauration permettra de sauver cet édifice emblématique, de valoriser ce riche patrimoine et de participer à la redynamisation de ce secteur rural du Pas-de-Calais.
La galerie Jules Barni à Mers-les-Bains (Somme)
Le bâtiment, étayé depuis 2018, est dans un très mauvais état sanitaire général et fait l'objet d'un arrêté de péril depuis mai 2020.
Considérée comme la première galerie commerciale de la station balnéaire de Mers-les-Bains, la galerie Barni est représentative de la première époque de construction des quartiers balnéaires. Édifiée par les époux Dufour en 1869, elle possède une architecture originale avec des toits en terrasse et des balcons partiellement ajourés. Elle est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 2014.
Dans son programme de revitalisation du centre-bourg, la Ville prévoit de réhabiliter les six logements qui la composent. Le rez-de-chaussée sera toujours occupé par des boutiques et le premier étage sera dédié à des locations à l'année pour accueillir des résidences d'artistes.
Comment jouer au Loto du patrimoine ?
La Française des Jeux propose dès ce lundi 4 septembre, une nouvelle édition du jeu à gratter Mission Patrimoine. En achetant un ticket à 15€, les joueurs pourront remporter jusqu’à 1,5 million d’euros. Une partie de la mise revenant normalement à l’État, sera reversé à la Fondation du patrimoine.
Par ailleurs, du 4 au 16 septembre, sept autres tirages Loto seront également dédiés au dispositif, avec un jackpot de 2 millions d’euros et enfin un Super Loto de 13 millions d’euros minimum sera proposé le vendredi 15 septembre, à la veille des Journées européennes du patrimoine.