La Mission Patrimoine a dévoilé lundi 2 septembre les cinq sites de la région des Hauts-de-France qui pourront bénéficier d'un soutien financier pour pouvoir être restaurés. À travers toute la France, 100 sites ont été sélectionnés.
Le loto du patrimoine est de retour. 100 sites ont été sélectionnés à travers la France par la fondation du patrimoine pour pouvoir bénéficier d'un soutien financier pour leurs restaurations. En mars dernier, un site emblématique des Hauts-de-France était dévoilé, il s'agissait du bâtiment du jubé, adossé à la cathédrale de Noyon, dans l'Oise. Celui-ci bénéficiera d'une aide financière pour effectuer des travaux sur ce bâtiment qui menace de s'effondrer.
Dans la région des Hauts-de-France, pour cette septième édition du loto du patrimoine, cinq lieux très différents viennent d'être dévoilés ce lundi 2 septembre : deux églises, un château, une maison d'artiste et une ancienne fosse minière. La nouvelle édition de ce loto est composée d’un ticket à gratter décliné en trois versions, qui permet de remporter jusqu’à 1,5 million d’euros pour une mise de 15 euros. Les sept tirages loto se tiendront du 7 au 21 septembre. On vous présente ces cinq monuments.
Nord : L'ancienne fosse minière Flines à Anhiers
Dans le Nord, c'est le projet de sauvegarde de la fosse n°2 Flines, située à Anhiers qui a été retenu. Le but est de "stopper sa dégradation, réduire à zéro le risque d'effondrement des bâtiments, rétablir leur intégrité structurelle et préserver leur architecture", précise le site de la fondation du patrimoine.
Le site est inscrit au titre des Monuments Historiques en 2010 et enregistré au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 2012. Il constitue l'un des 4 chevalements en béton restants à ce jour en France et a la particularité d'être accompagné de son bâtiment d'extraction.
La fosse Flines a été édifiée par la Compagnie des Mines entre 1898 et 1900. L'objectif du couple de propriétaire des lieux est aujourd'hui de reconvertir et réhabiliter le lieu en réalisant : "9 cabinets médicaux et paramédicaux reliés à plusieurs espaces dont une salle de sport, un plateau technique, un atelier d'architecture, des espaces de co-working orientés sur l'artisanat d'art, un atelier de design menuiserie/ métallerie ainsi que l'habitation principale des propriétaires."
Les travaux ont déjà commencé depuis 2022, la priorité est la mise en sécurité du site et une étanchéité de la structure. Le montant à atteindre pour ce projet a été fixé à un peu plus de 26 000 euros.
Pas-de-Calais : L'église Saint-Sauveur à Desvres
Située dans l'arrière-pays boulonnais, l'église de Desvres est le témoin de l'histoire locale du savoir faire de la céramique. À l'intérieur de cet édifice très ancien, on trouve des décors, des arcs et des piliers, le tableau des morts de la 1ère Guerre Mondiale, mais surtout les panneaux du chemin de croix en grès grand feu fabriqués dans l’entre-deux-guerres par une entreprise desvroise.
L'église Saint-Sauveur a été un haut lieu de pèlerinage à Notre-Dame des Ardents. Depuis plusieurs années, l'édifice religieux est fermé au public en raison en partie de l'humidité qui a causé : "fissures des arcs et des voûtes, chutes d’éléments de décors en plâtre, effondrement en avril 2019 d’une portion de voûte du bas-côté nord."
Plusieurs travaux ont déjà été réalisés pour la réfection des zingueries et réseaux d'évacuation des eaux pluviales en 2018 et 2019. Aujourd'hui les travaux sont ciblés sur le clocher, la charpente et la réparation des voûtes intérieures ainsi que la couverture de la nef. Pour cela, 80 000 euros sont nécessaires, de nombreux dons ont déjà été effectués.
Aisne : l'église Notre-Dame de Lourdes à Bohain-en-Vermandois
Située dans le département de l'Aisne, à Bohain-en-Vermandois, l'église dédiée à Notre-Dame-de-Lourdes a été construite en 1910. Au cours de son histoire, celle-ci a subi de nombreux dégâts pendant la Première Guerre mondiale. Un peu plus tard, en 1940, elle a été bombardée par les Allemands.
Sur son site, la communauté de Communes indique qu'il est à ce jour impossible de la visiter car une partie des voûtes est fragilisée. En 2022, une partie de la voûte du transept Nord de l'église s’est effondrée et a contraint la municipalité à fermer l’édifice. De nombreux travaux de restauration doivent être effectués en plusieurs phases sur cette église de style néo-gothique.
La première phase, la plus urgente, concerne la pose d'étaiements sous les voûtes les plus instables et la sécurisation de l'arc-boutant nord, mais également une mise sous filet de la balustrade.
Il s'agit d'une construction "remarquable", en raison de l'utilisation de "matériaux homogènes en briques, pierre de taille, calcaire et plâtre", précise le site de la Fondation du patrimoine. Les travaux de restauration prioritaire permettront la réouverture de l’église, pour le culte et l’accueil de manifestations culturelles, concerts et expositions.
Somme : le château d'Argoeuves
Situé dans la vallée de la Somme, le château est au cœur du village d’Argoeuves. Bâti au XIXème siècle, il est en pierres calcaires de style néo-classique. Il a été construit en deux temps : en 1806 le corps principal puis après 1810 l’ajout des deux ailes. Une verrière, située sur le toit, éclaire la cage d'escalier. Juste à côté du bâtiment principal, il y a également des dépendances avec une serre.
Le château est aujourd'hui dans un état avancé de dégradation, surtout au niveau de sa toiture et de ses menuiseries. Il ne peut pas être habité pour le moment en raison de nombreuses fuites et infiltrations. D'importants travaux de plomberie et d'électricité doivent également être effectués dans les différents bâtiments.
Les propriétaires du lieu envisagent d'y créer deux gîtes, l'ouverture est prévue pour fin 2024. Les revenus serviront en partie à restaurer le château, les dépendances et le parc. Par la suite, un troisième gîte pourrait voir le jour dans une grange.
Plusieurs événements ont déjà été organisés dans ce lieu entre 2021 et 2022 pour le mettre en valeur : exposition de peintures et de voitures anciennes, un bal pour octobre rose et les journées du patrimoine.
Oise : l'hôtel Bernanos à Clermont de l'Oise
Cet hôtel particulier qui date du XVIe siècle a été le lieu de vie de plusieurs personnalités de la littérature. Il a été le logement de Frédéric Masson secrétaire perpétuel de l’Académie française, spécialiste de Napoléon 1er et aussi de l'écrivain Georges Bernanos, qui laissa son nom au lieu.
Ce dernier y a écrit de 1927 à 1930 La joie, prix Femina en 1929. Le bureau décoré de boiseries sculptées a été conservé. L'objectif des propriétaires du lieu est aujourd'hui d'ouvrir l'ensemble de la propriété au public. Plusieurs projets sont en cours d’élaboration : "l’organisation de visites guidées de la maison et du jardin, notamment pour les scolaires, une maison d’auteurs ainsi qu’un espace de coworking avec des ateliers de tutorat juridiques et administratifs à destination des jeunes entrepreneurs", indique le site de la Fondation du patrimoine.
Pour cela, des travaux de restauration doivent être effectués. La toiture doit être refaite, les menuiseries doivent être remplacées, la cheminée doit être restaurée. La fin des travaux est prévue en 2027.
Depuis 2018, plus de 850 projets ont été soutenus à travers toute la France. En tout, 155 millions d'euros ont été collectés pour soutenir le patrimoine en péril.