Alors que le ministre de l'Intérieur est en déplacement aujourd'hui à Roubaix et Tourcoing, Martine Aubry a interpellé Christophe Castaner par courrier. Elle déplore "le sous-effectif des forces de l'ordre" dans sa ville, malgré la présence de réseaux de stupéfiants "mafieux".
La maire de Lille, Martine Aubry, a interpellé aujourd'hui par courrier, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Alors qu'il est en déplacement à Roubaix et Tourcoing, elle lui a fait part de ses inquiétudes à propos de l'insécurité dans sa ville, l'exhortant entre autres à y affecter "davantage de policiers".
Les difficultés auxquelles est confrontée la ville de Roubaix, où le ministre a annoncé dans la matinée la mise en place d'un quartier de reconquête républicaine avec 25 policiers supplémentaires, "n'en sont pas moins grandes que celles rencontrées par la ville de Lille", déclare-t-elle dans sa lettre.
Je viens d’écrire au Ministre de l’Intérieur en visite dans la Métropole, pour alerter une nouvelle fois l’Etat sur l’extension des trafics à #Lille et dans la Métropole et sur certaines situations particulièrement graves. 1/2 pic.twitter.com/BqGaEyFUvt
— Martine Aubry (@MartineAubry) 2 juillet 2019
"Vous auriez pu vous en rendre compte par vous-même, si vous nous aviez fait l'honneur d'une visite sur Lille comme je vous y invitais déjà dans le courrier que je vous ai adressé le 25 octobre dernier, lors de votre prise de fonction, et qui est resté à ce jour sans réponse", cingle Martine Aubry.
Elle évoque notamment la situation d'une partie du quartier difficile de Lille sud, qui "vit complètement sous la coupe de réseaux" de trafics de stupéfiants "qu'on peut qualifier de mafieux", avec des habitants parfois "dans l'obligation, volontaire ou forcée, de préparer les repas des dealers et de faire le ménage".
La maire estime que Lille et sa métropole "subissent un sous-effectif chronique" en matière de forces de l'ordre. "[Nous avons] besoin que davantage de policiers soient affectés à la circonscription de sécurité publique de Lille et que plus de magistrats soient affectés à la conduite des enquêtes", demande-t-elle.
Et souligne que "Lille et la métropole méritent sans tarder une action résolue en matière de trafics de stupéfiants de la part de l'Etat qui, lui seul, a les moyens et les compétences pour lutter efficacement contre les trafics".
Reportage de Laura Lévy et de Marie-Noëlle Grimaldi
La maire de Lille avait déjà signalé ce problème d'insécurité lié au trafic de stupéfiants en 2017, au ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve.