Martine Aubry invite la gauche rose-rouge-verte à se regrouper samedi à Bondy

Réunies à l'initiative de Martine Aubry, plusieurs figures de proue de la gauche dont Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Claude Bartolone mais aussi des représentants communistes et écologistes vont chercher samedi à Bondy, en région parisienne, des convergences en vue de l'élection présidentielle.

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"C'est une première depuis très, très longtemps que les personnalités de gauche les plus aimées des Français que sont Martine Aubry, Christiane Taubira et Anne Hidalgo, des écologistes, des communistes, et le parti dans toutes les tonalités de rose se retrouvent", souligne ainsi Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de la maire PS de Lille. "Quel événement ces derniers mois a pu rassembler autant de familles de la gauche ?", s'interroge-t-on en écho dans l'entourage de Christiane Taubira, dont l'intervention, programmée en début d'après-midi, sera particulièrement attendue.

L'ancienne ministre de la Justice, qui se garde bien pour l'instant de prendre position en vue de la présidentielle, y compris sur son hypothétique candidature, devrait insister sur "l'exigence de rassemblement sous peine de disparaître" et marteler son "refus de l'échec assuré", précise un de ses proches. Dans l'épais brouillard qui règne à gauche, entre les postulants à la primaire organisée par le PS, la guerre froide au sommet entre François Hollande et Manuel Valls - dont on ne sait pas encore qui des deux se lancera -, sans compter la candidature de Yannick Jadot pour Europe Ecologie-Les Verts et la décision en suspens du PCF, Mme Taubira rappellera qu'elle est "convaincue qu'il n'y a pas de salut dans une aventure personnelle", ajoute-t-on de même source.

"Ni anti-Valls, ni anti-Hollande"

Cela tombe bien : l'affiche bariolée de cette journée de réunion, avec quelque 400 inscrits, "nous prémunit que l'on dise que c'est une organisation qui roule pour untel ou untel", souligne Jean-Marc Germain, qui place ce "carrefour de gauches" sous le signe de "l'affirmation de lignes politiques et pas dans des stratégies d'empêchement, en parlant sans cesse de trahison". "Sinon, on va tous en sortir abîmés", poursuit ce proche de Martine Aubry, qui a convié le chef de file des frondeurs Christian Paul, le porte-parole du Parti communiste Olivier Dartigolle, l'écologiste Pascal Durand ou encore le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl. La maire de Lille prendra la parole en fin de matinée, sans s'avancer non plus sur un éventuel ralliement, mais en évoquant "le coeur du réacteur de l'alliance", dixit M. Germain, et en proclamant sa foi en un "Etat social". Son initiative au sein d'une gauche fragmentée la replace au coeur du jeu et des équilibres. "On a une place particulière à gauche et ça nous confère une forme de responsabilité", glisse François Lamy, un autre proche de Mme Aubry. 

Dans cette perspective, l'événement n'est "ni anti-Valls, ni anti-Hollande", jure M. Germain qui ne croit pas "au débat des deux gauches irréconciliables", même si peu de représentants de la ligne de l'exécutif seront présents. La direction du Parti socialiste, hormis le porte-parole Olivier Faure, sera aussi absente, signe peut-être qu'il s'agit d'abord de réunir les forces alternatives, avant d'éventuellement brasser plus large. "Ce sont des gens sympathiques qui veulent que la gauche gagne et trouver un candidat", estime un proche du chef de l'Etat, qui aimerait "obtenir plus que de la neutralité" de la part des aubrystes durant les prochaines semaines. Reste que la finalité de l'événement qui brassera plusieurs thématiques (égalité, écologie, travail...) est incertaine. "Ça n'aboutira à rien de concret", tranche ainsi un député participant. Mais au-delà de l'élection présidentielle, M. Germain fixe deux autres échéances qui seront abordées samedi : les "législatives" et "l'après-2017".

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