Massacre d'Ascq : l'ancien SS Karl Münter n'a "aucun regret"

L'ancien SS Karl Münter, 96 ans, impliqué dans le massacre d'Ascq d'avril 1944 (86 civils tués), fait part de son absence totale de regrets dans un entretien choc qui sera diffusé ce jeudi soir dans l'émission "Panorama" de la chaîne publique allemande Das Erste / ARD.

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"Je n'ai aucun regret". Ainsi s'exprime Karl Münter, 96 ans, devant la caméra de la chaîne publique allemande Das Erste / ARD. L'émission ne sera diffusée que ce jeudi soir, à 21h, mais ces propos font déjà grand bruit outre-Rhin, où cet ancien SS reste l'une des coqueluches des nostalgiques du IIIe Reich et continue de nier les crimes nazis.
 


Un rappel des faits s'impose : dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, dans une France encore occupée par l'Allemagne nazie, le réseau de résistance "La Voix du Nord", qui pensait cibler un train de marchandises, fait dérailler, en gare d'Ascq (aujourd'hui Villeneuve d'Ascq), un convoi transportant 400 hommes de la 12e division Panzer SS "Hitlerjugend", transférés de Belgique vers la Normandie. Seuls quelques wagons de fret ont déraillé et aucun soldat n'est blessé. Mais les représailles seront terribles et aveugles : 86 hommes, âgés de 15 à 76 ans, sont raflés et exécutés sommairement dans les rues. C'est l'un des pires massacres de civils, en France, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
 


"S'ils s'enfuient, j'ai le droit de leur tirer dessus"


Karl Münter estime encore aujourd'hui que cette répression sauvage était légitime, bien qu'il se défende d'avoir lui-même tiré. "Si j'ai arrêté des hommes, alors j'en suis responsable et s'ils s'enfuient, j'ai le droit de leur tirer dessus", déclare-t-il, sans sourciller, dans l'entretien qu'il a accordé à ARD. Une version démentie par les témoignages des survivants et les historiens. 

Grâce à une fausse identité, l'ancien SS a réussi à échapper à la justice, malgré sa condamnation à mort par contumace en 1949. La justice allemande, qui n'a retrouvé sa trace qu'en 2015, a tenté de relancer une procédure, envoyant même des enquêteurs à Villeneuve-d'Ascq pour interroger les derniers survivants ou leur famille. Mais le parquet général de Celle a finalement refermé le dossier en mars dernier, car en vertu du droit européen, une personne déjà condamnée dans un pays ne peut pas être rejugée dans un autre pour des mêmes faits...  
 
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