Les artisans qui mènent la restauration de la salle Sthrau ont fait une découverte surprenante : des ossements humains, regroupés à même la terre dans des niches de briques. En attendant l'expertise des services de l'Etat, le chantier est en partie à l'arrêt.
Le chantier de la salle Sthrau n’a pas encore livré tous ses secrets. L'ancienne chapelle du collège des Jésuites du XVIIème siècle, détruite en 1914 puis reconstruite dans le style Art Déco au début du XXème est en pleine cure de jouvence pour pouvoir rouvrir au public à l'automne (voir encadré).
Mais le chantier de restauration doit marquer un temps d'arrêt, dans une partie de l'édifice. En intervenant pour installer des gaines de chauffage et de ventilation, les ouvriers ont fait une découverte pour le moins étonnante : des ossements, regroupés à même la terre dans des niches de briques.
Peut-être les dépouilles de moines jésuites
La ville attend l'expertise de la Direction Régionale des Affaires Culturelles pour les Monuments Historiques et du Service Régional d’Archéologie dont les agents doivent venir la semaine prochaine.
Retrouvés à l’emplacement du chœur de l’ancienne chapelle, les ossements pourraient appartenir à d’anciens moines inhumés, comme le voulait la tradition jésuite, au sein de leur église.
L’accès à ces niches a été sécurisé pour préserver les sépultures et laisser le soin aux professionnels du Service Régional d’Archéologie d’en étudier l’origine et l’époque. Dans le reste du bâtiment, les travaux se poursuivent normalement pour achever la restauration des décors.
La salle Sthrau : quatre siècles d'histoire
Edifiée en 1624 au cœur de Maubeuge, la chapelle du collège des Jésuites est un édifice dont l’architecture annonce les débuts de l’art baroque. Désacralisée à la Révolution Française et rebaptisée salle Sthrau, elle sera tour à tour écuries, salle de bal ou de récréation.En 1914, alors qu'elle accueille le musée, une bibliothèque et une salle de musique, elle est en grande partie détruite par les bombardements allemands.
En 1925, la ville confie à l'architecte Henri Lafitte le défi de reconstruire et de sublimer l'édifice, dont seuls les murs subsistent. Lors de l'inauguration en 1927, le public découvre avec émerveillement une salle des fêtes de style Art Déco, organisée sur deux niveaux, une salle de musique et sous une somptueuse verrière à l'étage, une salle de bal. Jusqu'à sa rénovation, elle est demeurée une salle de spectacle prisée des Maubeugeois.