Renault va supprimer 15 000 emplois dans le monde dont 4600 en France : MCA Maubeuge concernée ?

Y-aura-t-il des suppressions d'emploi chez MCA Maubeuge, usine autrefois décrite comme la plus performante du groupe Renault ?

Le constructeur automobile français Renault, en difficulté financière, compte supprimer environ 15 000 emplois dans le monde, dont 4600 en France, dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros sur trois ans. 

Le projet du groupe, qui compte 180 000 salariés dans le monde, doit être rendu public vendredi matin. Il prévoit de réduire les effectifs "sans licenciement sec" via des départs volontaires, des départs à la retraite non remplacés et des mesures de mobilité interne ou de reconversion. Il devrait affecter quatre sites en France, dans des conditions qui restent en partie à définir : Caudan (Morbihan), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Dieppe (Seine-Maritime) et Maubeuge (Nord).
 

Inquiétude à Maubeuge

 
La fusion des sites de Douai et Maubeuge, dans le Nord, est envisagée pour créer un centre d'excellence des véhicules électriques et utilitaires légers. La production des utilitaires électriques Kangoo devrait cependant être transférée à Douai qui héritera d'une nouvelle plateforme. Cette usine qui produit les modèles Espace, Scenic et Talisman utilise actuellement moins d'un quart de ses capacités.

Mardi, quelque 250 personnes -élus, syndicalistes et salariés de l'usine MCA de Maubeuge (Maubeuge construction automobile)- avaient marché dans l'après-midi en direction du site après avoir découvert la veille au soir dans la presse des "rumeurs" sur ce projet de transfert de l'activité d'assemblage vers Renault-Douai, à 70 km de là.

Cette délocalisation "mettrait en péril des milliers d'emplois et bouleverserait la vie des 1800 salariés et 600 intérimaires du site", avait alerté M. Di Pompéo, député LREM, trouvant insensé de démanteler "l'usine la plus performante du groupe".

"Souvenons-nous novembre 2018: 450 millions d'euros investis dans le site le plus compétitif du groupe Renault !", avait tweeté Mme Cattelot, députée LREM. Dévoilant à l'époque sur ce même site et devant le chef de l'Etat son intention de produire en France de nouveaux véhicules utilitaires basés sur son modèle Kangoo, Renault avait en effet annoncé un investissement de 450 millions d'euros sur cinq ans dans MCA.
 


"Je me tourne vers l'Etat -premier actionnaire de Renault avec 15% du capital- et vers Emmanuel Macron qui a signé ici un +pacte Sambre-Avesnois-Thiérache+ avec une priorité, la réindustrialisation et l'emploi. Il faut garder la mémoire !", avait renchéri le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui les a rejointsaprès la manifestation pour une réunion "de crise" avec les syndicats en mairie.

"Je n'ai pas l'habitude d'oublier les engagements que j'entends", déclarait au même moment le chef de l'Etat, évoquant sa venue en novembre 2018 et réclamant au constructeur que "l'ensemble des salariés de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir". Utilisant le terme "exigences" vis-à-vis de Renault, M. Macron s'est voulu rassurant en martelant "le soutien de la Nation et l'engagement du gouvernement". Une table
ronde est programmée lundi autour du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. 
 
 "On ne peut pas sauver Douai en sacrifiant Maubeuge", a également dénoncé un représentant de FO.  Toujours inquiets d'un éventuel transfert d'activité, les syndicats craignent aussi un possible "chantage" de Renault, "qui dirait: +je ne ferme pas, mais vous perdez tel ou tel acquis+", ont-ils expliqué devant Xavier Bertrand. Prêts à participer à la table ronde de Bercy, ils prévoient néanmoins une nouvelle manifestation à Maubeuge.
 

Maubeuge - Douai : vers des négociations ? 


Lors du CCSE, "le mot fermeture n'a jamais été prononcé. Le sujet reste entier" pour "les sites qui sont dans le viseur et pour lesquels il va y avoir une réflexion", a souligné Franck Daoût de la CFDT. Pour Douai et Maubeuge, "nous allons vers des négociations", a-t-il ajouté. "Le mot fermeture n'a jamais été dit. Ils ont bien choisi leurs mots", la direction ne parlant que d'"hypothèses, de projets", a déclaré Guillaume Ribeyre, délégué CFE-CGC.

"Ils présentent ça comme des hypothèses de travail, disent +on le fera avec vous+, alors que tout est déjà décidé", a critiqué un autre responsable syndical, sous couvert de l'anonymat.

Une procédure d'information-consultation des représentants du personnel doit commencer à la mi-juin. Un conseil d'administration du groupe s'est réuni
jeudi soir. Le plan d'économies de deux milliards d'euros est réparti pour environ un tiers sur la production, un tiers sur l'ingénierie et un tiers sur les frais de structure, marketing et réseau.
 
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