Mère de djihadiste : "J'ai envoyé de l'argent à ma fille parce qu'elle mourait de faim"

Le procès de Nathalie Haddadi, jugée pour avoir envoyé de l'argent à sa fille partie faire le jihad, s'est ouvert mardi. Dans le Nord, une mère dans la même situation raconte comment son instinct de mère a pris le dessus. 

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Nous l'appelerons Natacha car elle préfère rester anonyme. Il y a trois ans, sa fille est partie en Syrie faire le jihad. A plusieurs reprises, elle lui envoie de l'argent. "J'ai envoyé de l'argent à ma fille, oui, parce qu'elle mourait de faim, elle était très maigre", témoigne cette maman. "J'ai envoyé de l'argent pour qu'elle puisse se nourrir, qu'elle puisse se rhabiller parce que là-bas elle n'avait plus rien. Je lui ai demandé si c'était pour acheter une arme parce que c'était un non catégorique. J'envoie de l'argent juste pour son bien-être à elle."

>> Un reportage de Marie Jolly, Dominique Dumont et Antonio Da Fonseca.


"Financement de terrorisme" ou instinct maternel ? 


Un histoire semblable à celle de Nathalie Haddadi, cette mère jugée pour financement de terrorisme. Elle aussi avait envoyé de l'argent à son fils devenu jihadiste. Son procès s'est ouvert mardi. Aujourd'hui, Natacha s'inquiète de l'issue de cette affaire. Face aux demandes de sa fille, elle reconnaît se sentir impuissante.

"J'ai hésité mais on n'a pas le choix parce que c'est notre enfant. Je suis obligée, c'est l'instinct d'une maman, je suis obligée d'envoyer de l'argent à ma fille pour qu'elle puisse se nourrir. C'est encore mon bébé."

Certaines familles vont chercher de l'aide dans ce centre d'accompagnement à Lille. Ici, on les écoute, on les conseille. "On réfléchit ensemble, on se pose un peu pour pouvoir dire "Attention, est-ce que c'est vraiment pour ton enfant, pour vos petits-enfants, ou est-ce que c'est pour la personne qui est près d'elle et qui est là pour la manipuler ?"", explique Charline Delporte, présidente du CAFFES. "Notre mission aussi c'est de dire "Ne coupe pas les liens avec ton enfant qui est là-bas sur place, gardez ce lien familial, coûte que coûte"."

Les centres d'accompagnement comme celui-ci sont encore très rares : il s'agit du seul dans la région.


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