Tout juste déboutée par le tribunal administratif de Lille, la Métropole européenne va engager une nouvelle action contre Alstom. La MEL réclame toujours des dommages et intérêts pour compenser les retards dans ce qu'elle nomme le "fiasco industriel du métro lillois".
Alstom a gagné la dernière bataille. Mais le combat n'est pas terminé, prévient la MEL dans un communiqué : "il ne s'agit que du premier round !" Le ton est donné.
Ce jeudi 25 janvier, le tribunal administratif donne pourtant raison au constructeur. Certes les retards de livraison sont importants - Alstom a d'ailleurs déjà été condamné à payer des indemnités - mais l'entreprise n'est pas responsable en cas d'interruption de trafic de la ligne 2 du métro. Ce que la Métropole voulait faire reconnaître devant la justice.
Les seules obligations contractuelles de la société consistent dans la livraison des nouvelles rames et ne s'appliquent donc qu'à la seule ligne 1 du métro
Juge des référés du tribunal de Lille, le 25/01/24AFP
10 ans de retard
En commandant 27 nouvelles rames pour moderniser la ligne 1 du métro, la MEL pensait redéployer l'ancien matériel de la ligne 1 sur la ligne 2, à partir de 2025. Un remplacement jugé indispensable car les rames de la ligne 2 seront, à cette date, obsolètes.
Or, au vu des retards (Alstom annonce une fin de chantier en 2026 pour une mise en service initialement prévue en 2016 !), le redéploiement pourrait bien ne pas avoir lieu, synonyme de suspension de trafic pour la ligne 2.
Alstom n'est pas responsable de ce redéploiement manqué mais le tribunal reconnaît tout de même que : "les retards dans l’exécution du marché (...) ont désormais atteint une ampleur considérable et risquent sérieusement (...) de mettre en péril, à l’horizon 2025, le fonctionnement normal du métro de Lille".
La MEL va engager devant le Tribunal administratif une action en responsabilité contractuelle à l’encontre de la société Alstom Transport pour obtenir une indemnisation des dommages résultant de façon directe et certaine du retard constaté au regard du calendrier d’exécution
Damien Castelain, président de la Métropole Européenne de Lille
Le géant ferroviaire a quant à lui réagi en assurant être "pleinement engagé dans l’avancée du projet de renouvellement de la signalisation et du matériel roulant pour la ligne 1 du métro. Ce projet se trouve aujourd’hui dans la dernière phase avant sa mise en service", sans pour autant donner de date de fin de chantier. Un chantier à 266 millions d'euros.