L'ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry, Violette Spillebout (ex-PS), a été investie ce mercredi, par La République en marche, tête de liste pour les élections municipales de Lille en mars prochain, selon l'Agence France Presse.
Dans l'âpre compétition interne tranchée par une commission nationale d'investiture, Violette Spillebout, 46 ans, l'a emporté face à la députée LREM Valérie Petit, réputée proche du ministre et homme fort de la métropole lilloise Gérald Darmanin et longtemps considérée comme favorite pour l'investiture.
"Je suis Lilloise, je connais bien Lille et ses dossiers. Je veux porter un projet alternatif, un projet pour le "mieux vivre" à Lille", avait déclaré l'ancienne directrice de cabinet de l'actuelle maire socialiste de Lille, Matine Aubry, en novembre 2018, lors de l'annonce de sa candidature à l'investiture."Je pense qu'on a une ville qui est à bout de souffle, qui est très clivée entre ses quartiers, entre ses populations. Je crois en une méthode qui rassemble, dans le respect et dans l'écoute. Je veux réconcilier les Lillois avec leur ville", avait-elle ajouté.
"Choisir Spillebout, ce serait antagoniser Aubry, tant les deux femmes se haïssent, et fermer définitivement la porte à tout accord avec elle alors qu'il ne faut pas insulter l'avenir, notamment pour le troisième tour des municipales, à la métropole", analysait, fin juin, un responsable LREM, cité par l'AFP. Dans le camp de Violette Spillebout, on estimait qu'une candidature de Valérie Petit aurait signifié "un pacte de non-agression politique Aubry-Darmanin : "à toi la mairie, à moi la métropole"".
"Plus qu'une victoire, c'est pour moi une étape indispensable franchie pour opérer le grand rassemblement et le nouveau projet que je veux porter", s'est réjouie mercredi soir auprès de l'AFP Violette Spillebout. "En rassemblant des sensibilités différentes, nous devons être capables de faire des choix au-delà des clivages politiques. Je ne veux pas que Lille ait 20 ans de retard mais 20 ans d'avance", a-t-elle ajouté en annonçant qu'elle allait proposer à Valérie Petit de figurer sur sa liste.
Pour Valérie Petit, "le Vieux Monde a donc gagné"
En l'état, il paraît peu probable que cette proposition soit acceptée par l'intéressée, qui a été prévenue par téléphone par le délégué général du parti macroniste, Stanislas Guerini, que LREM lui avait préféré sa rivale."Le Vieux monde a donc gagné... Je pleure pour ma ville car elle est perdue" pour la majorité, a déclaré Valérie Petit, qui va désormais "prendre le temps de réfléchir" pour savoir si elle peut, "pour des raisons éthiques", "rester à "En Marche" après les "pressions" et les "intimidations" qu'elle a subies, selon elle, du camp Spillebout.
"C'est un coup de Trafalgar", a réagi une députée LREM du Nord. "C'est une très mauvaise décision. Nous ne pourrons pas gagner Lille avec Violette Spillebout". "Avec ce choix, ça veut dire qu'ils ont fait une croix sur Lille et qu'ils ne pensent pas pouvoir battre Aubry", a déclaré à l'AFP un ténor de la région.
"Je soutiens la candidature de (Violette Spillebou) suite à l'investiture (En Marche). Elle me trouvera à ses côtés. J'ai par ailleurs une pensée amicale pour (Valérie Petit)", a réagi pour sa part sur Twitter le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, en déplacement en Guyane.
Je soutiens la candidature de @VSpillebout suite à l’investiture @enmarchefr. Elle me trouvera à ses côtés. J’ai par ailleurs une pensée amicale pour @ValeriePetit_EM.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 24, 2019
Silence radio à la mairie de Lille sur cette investiture. "On ne choisit pas nos adversaires", a seulement indiqué à l'AFP l'entourage de Martine Aubry. La maire socialiste de Lille pourrait annoncer à la rentrée qu'elle brigue un ultime mandat.