L'orchestre national de Lille a donné son 20ème concert à la prison de Lille-Sequedin, pour la première fois devant un public mixte. 75 musiciens ont joué "l'Oiseau de Feu" de Stravinsky devant une centaine de détenus.
L'artiste rentre pour la toute première fois dans un centre pénitentiaire. Ce lundi, il amène avec lui un conte merveilleux, une poésie, devant une centaine de détenus. Entre les grilles se prépare un ballet russe : l'oiseau de feu, par Stravinski. Dans le public, un silence religieux. Difficile de résister à l'appel de la musique.
"On est enfermés 22h/24h, donc pour nous venir ici, même 45 minutes, c'est agréable", confie Alain, détenu.
>> Un reportage de Mathilde KACZKOWSKI, Antoine MORVAN, Michel DUMONT et Fanny DUHEM.
Rendre accessible
Cette répétition pleine de grâce n'en était pas moins exigeante. Dans cette oeuvre pédagogique, l'orchestre national de Lille invite au voyage, avec une émotion palpable. "J'ai les poils qui ont dressé sur mes bras", ajoute Aurélie. "Je pensais que c'était une musique pour des personnes beaucoup plus âgées que nous, mais en fait j'ai vu que c'était ouvert à tout le monde", s'étonne Stéphanie.
Rendre accessible l'oeuvre classique est bien le but de ce concert. Avec une passion pour la musique qui se veut fédératrice : "On a du passer une dizaine de portes sécurisées pour se retrouver dans un endroit très sécurisé", explique Alexandre Bloch, Chef d'orchestre. "Et finalement, la musique a sa place absolument partout. J'en étais convaincu avant, mais le fait de le vivre, ici, pour la première fois, c'est une étape de plus."
Ces notes de musiques s'envoleront cette semaine aux Pays Bas. La pièce sera jouée jeudi à Amsterdam.