Le président du Conseil départemental du Nord, Jean-René Lecerf (divers droite), s'est dit prêt vendredi à organiser un "référendum local" face au projet du gouvernement, selon lui, de développer les grandes métropoles, comme Lille, au détriment du département.
"+Faire plus pour ceux qui ont moins+... Cette phrase affichée par le président Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan contre la pauvreté me plaît bien. Mais ce n'est pas tellement ce à quoi on est habitués" concrètement, au niveau local, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Selon M. Lecerf, le gouvernement prépare ainsi "un big bang territorial" concernant cinq grandes métropoles (Bordeaux, Nice, Toulouse, Nantes et Lille) avec "une solution à la lyonnaise" qui reviendrait, à ses yeux, à "bouter les départements concernés hors de la communauté urbaine". Avec le risque, in fine, de créer des "ghettos de riches" face à des "ghettos de pauvres".
"Il y a eu des entretiens entre Matignon et les présidents de métropole" des villes concernées "et tout cela s'est fait dans notre dos", accuse M. Lecerf, "assez fâché sur ce dossier".
Les présidents des cinq départements se sont du même coup concertés, a-t-il ajouté, et demandent à être reçus par le chef de l'État.
Référendum
Et si l'exécutif ne les écoute pas, les départements menacent de contre-attaquer en organisant des "référendums locaux" contre cette "métropolisation" le jour des élections européennes, le 26 mai, a ajouté M. Lecerf, qui assure être soutenu par "l'intégralité des arrondissements" du Nord mais aussi par les maires de la métropole européenne de Lille (MEL).
Si l'État se retrouve avec cinq référendums locaux exprimant une opposition au projet, "il lui sera politiquement difficile de passer outre", veut-il croire. "On ne va se précipiter mais on va commencer à exister !", prévient-il.