Alcatel Submarine Networks (ASN), société spécialisée dans la construction de câbles sous-marins, employant 600 salariés à Calais, devient propriété de l'État, une nationalisation à hauteur de 80%. Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, en déplacement dans l'usine, mardi 5 novembre 2024, officialisera la nouvelle.
Alcatel Submarine Networks (ASN), embauchant 600 salariés à Calais, devient propriété de l'État français, à hauteur de 80%, d'ici à la fin d'année. Les 20% restants resteraient en possession de Nokia, actionnaire majoritaire depuis 2015. Berçy vient d'annoncer "un contrat d'acquisition" ce lundi 4 novembre 2024.
L'entreprise, existant sur le territoire depuis 1858, leader mondial de la construction de câbles sous-marins de télécommunication, devient sous protection de la France. ASN compte 600 salariés à Calais (Pas-de-Calais) et 1370 en France. ASN s'occupe d'une flotte de sept navires de pose et de maintenance. La société gère plus de 750 000 km de câbles transcontinentaux partout dans le monde.
Une acquisition comme enjeu stratégique
La société conçoit, fabrique, supervise la maintenance et la pose des câbles sous-marins à travers le monde. Selon Berçy, ASN possède 100% de ce marché entre la France et l’Afrique et 33% des parts de marché au niveau mondial. Un marché qui rapporte : l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros en 2023. Cette entreprise participerait à la "résilience de la France et du continent européen", dans le secteur des câbles sous-marins.
Fin juin 2024, Bruno Le Maire, alors ministre de l'Économie, signe une promesse d'achat par l'État de 80% de la société Alcatel Submarine Networks (ASN), propriété du groupe Finlandais Nokia. Mardi 5 novembre, Antoine Armand, nouveau ministre du gouvernement Barnier, en déplacement à Calais, précisera l'opération.
Mardi 5 novembre 2024, Antoine Armand, ministre de l'Economie, annonce que "l’acquisition d’ASN est un signal fort qui montre que nous sommes en capacité d’identifier et d’investir dans des activités stratégiques pour notre pays et nos partenaires européens."
Un enjeu stratégique national
Lundi 4 novembre 2024, lors d'une conférence de presse, le ministère ajoute devenir actionnaire pour "des enjeux stratégiques." La fibre optique semblerait être un marché porteur. "Le chiffre d'affaires d'ASN devrait doubler ou tripler avec le marché de la fibre optique", poursuit Berçy. L'accord prévoirait l'acquisition de 100% du capital. Cet investissement avoisinerait les 100 millions d'euros. "La participation majoritaire de l’État
dans cet opérateur vise à garantir l’indépendance numérique de la France et de ses partenaires", précise un communiqué du mardi 5 novembre 2024. L'objectif : "assurer le maintien du savoir-faire industriel et des emplois en France."
Une sorte de nationalisation, acquisition partielle ou complète d'une entreprise par l'État français, qui rassure les salariés. "C'était le mieux à faire", raconte l'un d'entre eux. Cette nationalisation promettrait plus de stabilité de l'emploi et de la filière." Les câbles sous-marins sont les points par lesquels passent informations économiques, militaires et sécuritaires. "Ce genre de câbles remplissent une mission envers la Nation", ajoute le salarié.
Ce genre de câbles remplissent une mission envers la Nation
Salarié chez ASN à Calais
Expertise reconnue, ASN a su s'adapter à l'interconnexion du monde. Alors que les câbles sont toujours plus complexes à concevoir et fabriquer, le salarié interrogé explique qu'au travers de cette acquisition par la France, "un nouveau virage technologique se joue."
"La direction n'a pas toujours fait de bons choix stratégiques. Cela peut être une bonne idée de changer d'interlocuteur. Du point de vue de la langue, il sera sûrement plus simple d'échanger avec des Français que des Finlandais", explique-t-il. Une seule exigence pour le salarié envers la nouvelle direction : "qualité et compétitivité."
De son côté, Alain Biston, mardi 5 novembre, PDG d'ASN parle du "début d'un nouveau chapitre."