L'entreprise Saverglass propose de réduire les salaires pour compenser la baisse d'activité : "il y a des salariés qui ont déjà du mal à finir le mois"

En situation financière difficile, la verrerie de luxe Saverglass fait des coupes budgétaires. La direction de cette entreprise de l'Oise propose une baisse de salaire de 7 % aux 1 280 salariés du groupe. Un projet qui inquiète.

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Les salariés de la verrerie de luxe Saverglass de Feuquières (Oise) essuient un nouveau coup dur. La direction de cette entreprise de l'Oise propose une baisse de salaire de 7 %  pour l'ensemble des salariés du groupe sur six mois. Une proposition, encadrée par la loi Macron, qui préoccupe les salariés et fait bondir les syndicats.

La proposition fait suite à 6 mois de chômage partiel imposés aux 1 280 salariés en 2024. C'est une baisse de l'activité qui motivait cette première décision. "On s’aperçoit que les plannings sont de moins en moins chargés. Il y a des machines en moins, des fours qui ont été un peu arrêtés, donc on voit que c’est délicat." "Depuis 2 ans, il y a moins de commandes. Il y a moins de travail, donc on arrête des lignes", racontent des salariés à la sortie de l'usine.

"On va faire une expertise et on verra la bonne santé des comptes"

Cette baisse de salaire est d'autant plus redoutée pour les petits salaires, comme l'explique Nicolas Cocuel, délégué syndical à la CGT : "Nos créanciers sont payés. Par contre, il y a des salariés qui ne finissent déjà pas le mois, donc comment on va faire si on baisse leurs salaires ? 7% ce n’est pas rien. Pour moi, c'est 150 à 200 euros mensuels. Il y a des salariés qui travaillent seuls. Donc non, pas question. Ces personnes-là n’ont déjà pas de loisirs. On va les mettre en situation de surendettement. Ils ne pourront peut-être même pas donner à manger à leurs enfants. Notre direction se fiche de nous. Ils se servent de toutes les subventions : de l’Europe, du département, de la région. Je pense qu’à un moment, on ne peut pas profiter de tout !"

La CGT s'oppose à toute baisse de salaire. © Grégoire Alcalay/ FTV

Depuis vendredi, la CGT, la CFTC et la CFDT organisent des réunions avec les salariés. Objectif : démontrer le non-sens de cette baisse salariale. "Au CSE, on a les comptes mensuellement et on reste bénéficiaires. Il y a un chiffre d’affaires en baisse, mais qui reste à la hauteur de 2022.  Et pour rappel, en 2022 on a touché l’intéressement, un super intéressement, la participation et de bonnes négociations de salaire. Les sociétés qui perdent de l’argent ne donnent pas d’intéressement. Ça n’existe pas. Ça fait des années qu’on demande une expertise des comptes par un prestataire extérieur. Nous avons fait une intersyndicale et normalement, on devrait pouvoir consulter les comptes. On va faire une expertise et on verra la bonne santé des comptes", détaille Nicolas Cocuel. 

7% c’est un chiffre qui correspond à une semaine de chômage partiel 

De son côté, la direction défend son plan de réduction des salaires et présente une situation financière trop problématique : "L’industrie du verre est en train de vivre une crise qui date depuis plusieurs mois. À la sortie de la Covid, les gens ont commencé à restocker et rapidement après, l’inflation est montée dans le pays, entrainant une baisse assez sévère de la consommation des produits qui ne sont pas de première nécessité. Depuis, la rotation des stocks est toujours très ralentie. Progressivement, les prises de commandes ont baissé. Les carnets de commandes ne sont pas remplis donc on ne peut pas maintenir l’activité qu’on avait jusque-là et couvrir l’ensemble des frais de production", explique Eric Barthélémy, le directeur des ressources humaines de l'entreprise.

Ce dispositif se soustrairait à d'autres mesures utilisées précédemment : "On a utilisé plusieurs dispositifs comme le chômage partiel, mais ces dispositifs ont évolué. Avant, on pouvait avoir 12 mois de couverture dans une convention de chômage partiel et c’est passé à six mois. Les six mois sont échus. 7% c’est un chiffre qui correspond à une semaine de chômage partiel par mois pour une personne."

La direction organise une rencontre avec les syndicats le 6 novembre prochain pour les convaincre de conclure cet accord. La CGT annonce d'ores et déjà qu'elle ne négociera pas d'accord.

Avec Enza Benocci / FTV

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