Que s’est-il passé mardi 2 septembre 2024 derrière les murs de cette maison de la rue de Douai à Sin-le-Noble ? Les pompiers ont été appelés vers 21h30 pour prendre en charge une fillette d’un an. Malgré plusieurs tentatives de réanimation, le bébé est décédé.
Les parents, âgés de 23 ans pour la mère et 34 ans pour le père, ont immédiatement été placés en garde à vue au commissariat de Douai. Les autres enfants du couple, pris en charge par les pompiers, ont fait l’objet d’un placement en urgence.
Au terme de la garde à vue, le couple a été présenté à un juge d’instruction jeudi 5 septembre, en vue d'une mise en examen.
Un couple « discret » et « toujours alcoolisé »
Le drame s’est noué à l’étage d’une maison située rue de Douai, à Sin-le-Noble (Nord). Le couple la louait à un particulier depuis plusieurs années. Dans le quartier, les habitants décrivent un couple « discret ».
Un voisin raconte. « Ce sont des gens que je croise parfois, qui sont très polis mais toujours alcoolisés ». Alors qu’il habite juste à côté, l’homme n’avait jamais vu le nourrisson. « Honnêtement, je ne savais même pas qu’il y avait un bébé. J’avais déjà entendu des voix d’enfants mais jamais des cris de bébé ».
La maison était-elle insalubre ? Difficile à dire. « Les volets sont toujours baissés, je n’ai jamais vu l’intérieur ». Un autre riverain, interrogé par les enquêteurs au lendemain du drame, assure que les policiers ont expliqué que « le couple ne faisait plus le ménage et que (la maison) était sale depuis plusieurs mois ».
Un témoin assure enfin que : C'était Zola. La maison des cafards. Partout, dans toutes les pièces même dans le réfrigérateur. L'horreur."
Mise en examen pour délaissement de mineur ayant entraîné la mort
L’autopsie du corps de la fillette a eu lieu ce vendredi 6 septembre 2024 dans l’après-midi, à l’Institut médico-légal de Lille. Bien que les résultats ne soient pas encore connus, une certitude à ce stade : le corps du bébé ne présentait pas de traces de coups.
Le couple a été mis en examen pour délaissement de mineur ayant entraîné la mort, délaissement de mineur, soustraction à ses obligations légales par un parent et violences sur mineur. Concernant la dernière qualification, elle concerne le bébé décédé ainsi que les autres enfants du couple, placés en urgence.
Le délaissement d’un mineur de quinze ans suivi de la mort de celui-ci est puni de trente ans de réclusion criminelle, indique le code pénal.