A 34 ans, Fadette Drouard signe au côtés de Grand Corps Malade le scénario du film "Patients", attendu dans les salles le 1er mars.
Fadette Drouard a grandi dans la banlieue Lilloise, à Mouvaux. Ses années collège et lycée, elle les passe à l’école bilingue de Marcq-en-Barœul. Une scolarité qui la marque : « ouverture au monde, ouverture aux autres », dit-elle avec une certaine joie dans la voix. Le bac approche, il faut choisir un chemin. « J’hésitais entre obstétricienne et journaliste cinéma ». Fais médecine, et tu verras après lui dit-on. Une année de médecine plus tard, elle décide d’arrêter et s’inscrit à Lille III, formation médiation culturelle et communication. Fadette Drouard se rapproche peu à peu du grand écran, via la presse écrite dans un premier temps.
Elle commence à Nord Eclair, journal pour lequel elle écrit en tant que correspondante. Chemin faisant, elle intègre la rubrique cinéma du quotidien dont elle s'occupera pendant huit ans, tout en continuant en parallèle sa formation à Lille, jusqu’en première année de doctorat.
Au cours de ces années, Fadette Drouard rencontre l’acteur et humoriste Ramzy Bedia. Il travaille sur un projet et lui propose d’y participer. Pendant des années Fadette Drouard s’est « nourrie de pellicules, de cinéma », elle a regardé, étudié, décortiqué, analysé, questionné. Ce qui lui paraissait si loin approche plus vite que prévu, alors voilà, elle se pose la question, peut-elle « s’autoriser à faire du cinéma ? ».
Oui, elle choisit de se lancer dans l’aventure puisqu’elle accepte de coécrire "Hibou" avec Ramzy Bedia, sorti en salle en 2016. Une collaboration qui l’amène vers un autre projet "Patients".
Histoire de potes
Fadette Drouard cosigne le scénario du film avec l’artiste Grand Corps Malade. L’histoire fait écho à celle de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade. Benjamin, 20 ans se retrouve paralysé après un mauvais plongeon dans une piscine. Il arrive dans un centre de rééducation, où commence son combat pour retrouver l’usage de ses jambes et de ses bras. Mais c’est plutôt « l’histoire de quatre jeunes gars, la vingtaine, qui galèrent ensemble en rééducation », éclaire Fadette Drouard. « On ne voulait pas seulement raconter le combat d’un homme pour s’en sortir, on voulait que ça soit une histoire de potes, que ça vanne, ça rigole ».
"Une vraie comédie"
Pendant trois mois les deux auteurs s’enferment « dans une cave avec un chauffage soufflant ». « On a écrit le scenario d’une traite ». Des séances d’écriture de 4 à 5 heures, mais aussi des discussions, des cafés, des repas partagés, une confiance qui s’instaure, et un film en ressort « c’est une vraie comédie ». « Au-delà du combat physique, qui est réel, c’est ce combat moral de ces personnes qui doivent reprendre possession de leur vie ».Le film sort en salle le 1er mars, il a déjà été primé au Festival du film de Sarlat, où il a décroché la Salamandre d’Or. Entre la promotion du film, et l’écriture de nouveaux projets Fadette Drouard se rend souvent dans le Nord. Même si sa vie penche cinéma, l’adepte du Paris-Lille, revient régulièrement à Croix, son « équilibre », libre.