Trois licences viennent d’être encore arrachées aux Britanniques dans les négociations sur la pêche Post-Brexit, 16 restent toujours à obtenir, pour les pêcheurs boulonnais. Alors, pour faire pression, la France vient d’engager un contentieux auprès de l'Union européenne, indique le président du comité régional des pêches des Hauts-de-France.
Olivier Leprêtre est président du comité régional des pêches maritimes des Hauts-de-France. À ce titre, il représente le secteur dans les négociations sur la pêche Post-Brexit. 13 mois après le début des négociations, ce patron de chalutier fait le point.
Qu’a-t-on déjà obtenu dans ces négociations avec les Britanniques ?
Sur une centaine de demandes, il reste encore 16 licences à décrocher, dont 13 concernent des fileyeurs, des bateaux de moins de 12 m. La semaine dernière, nous avons obtenu trois licences pour des remplaçants. Les patrons de pêche font reconnaître les attestations de leur ancien chalutier pour que leurs nouveaux bateaux puissent naviguer dans les eaux britanniques. C’est mon cas, j’ai obtenu la licence pour mon nouveau chalutier la semaine dernière, après 13 mois de négociations.
Où en sont les échanges avec les Britanniques ?
Il faut continuer de se battre. Annick Girardin, l’a ministre de la Mer, m’a encore affirmé la semaine dernière au téléphone que les négociations continuaient. Même discours du côté de Clément Beaune, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes. Je suis au cœur du débat : je vois très bien l’acharnement qu’il y a du ministère et de toutes ses équipes, pour arriver à arracher ses licences. Le problème, c’est que les Britanniques en rajoutent toujours une couche. Moins ils nous donneront de permis, mieux ce sera pour eux. C’est de bonne guerre : après tout, dans nos eaux, on ne veut pas des Hollandais non plus. Normalement, le contentieux a été déclenché, le conflit a été porté devant les affaires européennes. Pour faire pression.
Quel est l’état d’esprit des pêcheurs qui n’ont pas encore obtenu satisfaction ?
Pour ceux qui n’ont pas le permis, c’est compliqué. La ressource est surexploitée dans la Manche, il y a aussi des problèmes de cohabitation entre les métiers. Je ne comprends pas l’attitude des Britanniques, il s’agit pour la plupart de bateaux de moins de 12 mètres. Ils ne vont pas vider la mer de tous ses poissons. Il faut qu’ils aient leur licence, c’est mon combat et j’espère bien y aboutir.