Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, votée cet été par le Parlement, l’interdiction du téléphone portable au collège est entrée en vigueur ce lundi. Au collège Boris Vian de Croix, où la mesure avait été adoptée dès l'an dernier, c'est déjà la routine. Reportage.
Le portable éteint et rangé dans le sac dès l’entrée de l'établissement : la consigne délivrée ce lundi matin par la principale du collège Boris Vian de Croix, seuls les nouveaux 6e ne l'avaient pas encore entendue de vive voix.
Car la règle du zéro portable est appliquée ici depuis l'an dernier. La nouveauté cette année, c'est qu'elle est désormais inscrite dans la loi et obligatoire dans tous les collèges de France.
Portable éteint et rangé dans le sac
Pour les parents qui accompagnaient leurs enfants ce matin, cette mesure n'est pas un problème. "On connaissait déjà puisqu’en primaire, il n’avait pas le droit non plus. Et on avait été informés qu’au collège ce n’était pas possible non plus", déclare cette mère d'élève, avant cette autre : "C’est mieux qu’il n’y ai pas de portable dans l’enceinte du collège. Je trouve que ça ne pose que des problèmes".
"Travailler tout seul avec sa propre tête"
Le jeune Mahdi a bien compris la consigne. Le portable reste éteint, et dans son sac. "Ça permet de travailler tout seul avec sa propre tête", analyse-t-il.
Car les élèves sont prévenus : si un téléphone sonne ou est utilisé, il est confisqué. Et c'est aux parents de venir le récupérer.
Pour la principale, la mesure n'a que des avantages : " Désormais, les élèves échangent, discutent, et c'est leur parole. Cela a cet avantage, ils me disent toujours "maintenant Madame on se reparle".
Des exceptions "pour des usages pédagogiques"
Finalement, peu d'élèves ont été rappelés à l'ordre l'an dernier. Une centaine d'incidents seulement ont été recensés.
A noter que la loi a prévu quelques exceptions "pour des usages pédagogiques", laissés à l'appréciation de chaque établissement, ou pour les enfants handicapés. La loi autorise notamment le personnel enseignant à confisquer les appareils, point pour lequel il y avait un vide juridique jusqu'ici.
Selon les dernières données disponibles, plus de huit jeunes sur dix âgés de 13 à 19 ans possèdent un smartphone.